Appel du pied aux éducateurs de la petite enfance

30 déc. 2008, 09:09

La garde des petits enfants reste un bastion féminin malgré les appels du pied à la gent masculine. La faute aux traditions, aux hommes peu intéressés et aux parents réticents.

Les hommes représentent 2 à 3% du personnel employé dans les crèches, selon une estimation de l'Association suisse des structures d'accueil de l'enfance (ASSAE). Les professionnels de la petite enfance sont pourtant unanimes à souligner les avantages d'un encadrement mixte des enfants. Masculiniser la profession est bénéfique en premier lieu pour les petits garçons, mais aussi pour les filles. «Il s'agit de montrer des hommes au quotidien, leur diversité», explique Hansjürg Sieber, l'un des responsables du Réseau de travail scolaire avec les garçons (RTSG) qui mène des projets en ce sens en Suisse alémanique. En augmentant la part d'éducateurs dans les crèches, on montre aux pères qu'ils sont aussi capables de s'occuper des soins, de la garde et de l'éducation de leurs enfants. La répartition des tâches à la maison ne pourra alors qu'être plus égalitaire, analysent Mme Munch et Guido Schär, responsables du projet «hommes et garde d'enfants» à l'ASSAE.

Conduit entre 2005 et 2007 outre-Sarine, ce projet visait à attirer les hommes dans la profession, mais aussi à lever les réticences dans les crèches et chez les parents grâce à une vaste campagne d'information. Faute de moyens, rien de semblable n'existe en Suisse romande.

La raison pour laquelle il y a aussi peu d'hommes intéressés par la garde des enfants est «bêtement une question de salaire et de reconnaissance», remarque Jean-Pierre Tritten, adjoint de direction à l'Ecole Pierre-Coullery à La Chaux-de-Fonds. Entré en vigueur le 1er janvier 2008, le nouveau plan cadre d'études a permis de revaloriser le métier d'éducateur et éducatrice de l'enfance, mais il n'a pas encore déployé ses pleins effets. Une réévaluation des salaires est aussi en cours, précise-t-il. Selon une étude argovienne, le revenu d'un éducateur avec formation avoisine les 4900 francs les premières années. /ats