Le législatif a d'abord accepté la création de zones réservées au Crêt-du-Locle, zones dans lesquelles rien ne pourra être entrepris qui soit de nature à entraver ou rendre plus onéreuse l'exécution du plan d'affectation. En clair, la réalisation du projet lauréat du concours d'aménagement du Crêt-du-Locle. «Des mesures seront mises en place pour prendre en compte les préoccupations des agriculteurs», a notamment répondu Laurent Kurth à l'interrogation de la socialiste Monique Gagnebin Di Pietro.
L'objectif visé est d'éviter une urbanisation et une industrialisation anarchique. Le Conseil communal «essaye de gérer ça au mieux». Laurent Kurth: «Au Crêt-du-Locle, nous faisons tout à l'envers contre notre volonté.» Traduction: les projets particuliers précèdent la question de l'équipement et la planification générale de la zone. La ville n'entend pas moins «rester un interlocuteur crédible pour ceux qui ont un projet». A l'image des sociétés Complitime et Patek Philippe qui vont ériger de nouveaux bâtiments dans cette zone.
D'horlogerie, il en a été question à propos du crédit d'investissement de 400 000 francs pour les Journées de la métropole horlogère (notre édition du samedi 12 avril). Le projet, pour la socialiste Silvia Locatelli, permettra «de pousser les acteurs du monde horloger à investir davantage dans cette région que simplement dans l'outil industriel». Il «a l'heur de nous plaire», a dit le libéral-PPN Xavier Hüther au nom de son groupe et des radicaux, «notre savoir-faire mérite d'avoir pignon sur rue». «Cette idée ne peut être qu'une excellente chose», a renchéri l'UDC Angelo Locorotondo.
Quelques inquiétudes se sont toutefois manifestées. «De quelle manière l'ouvrier derrière son établi sera-t-il concerné», a demandé Mariette Mummenthaler pour les Verts. «La volonté de rendre le patrimoine horloger accessible à un plus large public n'est jamais mentionné», a regretté le popiste Théo Bregnard. Le conseiller communal Laurent Kurth a souligné qu'il s'agissait, avec ce projet, de profiter de la conjoncture. «Nous ne sommes pas tout seuls à vouloir mettre en valeur ce patrimoine», a-t-il dit en évoquant les actions de Bienne et Neuchâtel. «La différence, c'est la densité. A La Chaux-de-Fonds, il n'y a pas seulement les marques phare, il y a aussi un réseau de sous-traitants». L'absence du Locle dans ce projet a été vivement déplorée. La réponse de la Mère-Commune s'est faite attendre. «C'est sincèrement à regret que le Conseil communal a pris la décision de partir seul. Nous voulons saisir sans tarder la bonne conjoncture», a dit Laurent Kurth. /DAD