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L'immigration... du bout de la Botte

Dans la Botte, on ne les chasse pas à coups de pied, mais presque. Les nouveaux immigrants, venus d'Afrique, d'Albanie ou du Kosovo, ont fait l'objet d'une série de mesures qui n'a pas laissé indifférents les ressortissants italiens de Suisse.

05 sept. 2007, 12:00

«Nous qui avons été immigrés, nous sommes honteux de voir dans quelles conditions notre pays reçoit ces gens», explique Leonello Zaquini, président de la Colonia libera italiana du Locle.

Pour preuve, les clichés du Napolitain Angelo Murgeri, accrochés dès demain aux cimaises de l'Hôtel de ville du Locle, témoignent des conditions de vie quasi inhumaines de ces hommes. L'exposition est un avant-goût de celle qui sera présentée au printemps prochain à Rome pour sonner l'alarme sur la situation très précaire des requérants.

En 2003, la Fédération des colonies libres italiennes (65 en Suisse) partait pour Trévise afin de dénoncer la politique du maire d'alors, Giancarlo Gentilini, dit «le Shérif». Ce bruyant représentant de la Ligue du Nord avait entamé une véritable croisade pour lutter contre «l'invasion étrangère dans sa cité». «Il a notamment fait retirer les bancs publics sur lesquels nos amis immigrants se couchaient», raconte Leonello Zaquini.

«Ce fut l'opération des colonies la plus suivie par la presse suisse», rappelle le sénateur Claudio Micheloni. «En Suisse, on a vécu un des processus d'immigration les plus réussis. Ce n'est pas dû à la politique nationale, non. Ce qui a fait évoluer les mentalités, c'est le travail des associations italiennes, culturelles, sportives etc. C'est la vie de tous les jours qui a changé les choses. Pour les autres, c'est pareil: on se comprendra le jour où on se connaîtra. La xénophobie, c'est la peur de l'inconnu. Aujourd'hui, on est retombé dans cette instrumentalisation du phénomène migratoire, déplorable et dangereuse pour la cohésion sociale. C'est un acte inconscient de la part des politiques. En opposant les uns aux autres, on joue aux apprentis sorciers», prévient-il. /syb

«Paroles d?ici, gens d?ailleurs», jusqu?au 18 septembre, vernissage demain à 17h30 à l?Hôtel de ville du Locle
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