L'occasion était belle, hier, de faire faire le tour du propriétaire aux partenaires «d'une des premières réalisations écologiques à grande échelle de Suisse romande». Il y avait notamment le président du Conseil communal Pierre Hainard, Laurent Kurth, le responsable de la caisse de pensions du personnel communal, qui a acheté deux immeubles, et le conseiller d'Etat Fernand Cuche, un très «Vert», comme chacun sait.
Le chef du Département de la gestion du territoire n'a pas été avare de compliments. «Vous anticipez sur ce que nous souhaitons tous, vous construisez écologique», a-t-il dit, un peu jaloux des acheteurs, devant les invités, assis à l'aise dans le salon d'un des cinq pièces et demie. La visite du conseiller d'Etat avait valeur de reconnaissance. Le succès du Chemin-Perdu est un encouragement pour d'autres constructeurs à s'engager dans la même voie, a-t-il souligné.
La voie, c'est la construction d'immeubles à énergies renouvelables, explique Lucien Willemin, un convaincu qui respire Minergie dans sa propre maison. Parallèlement à la construction des Malpierres, au Locle, il relaie ici le promoteur biennois. Le propre des immeubles du Chemin-Perdu? «Ils sont très bien isolés, consomment très peu d'énergie et cette énergie vient du bois, quasi neutre pour l'environnement.»
Pendant la présentation d'hier, les convives se sont passé une boîte de pellets, ces granulés de déchets de bois compactés qu'on aurait pris pour les salés de l'apéritif. A l'écobilan du CO2 rejeté dans l'atmosphère, le bois est 56 fois moins polluant que le fuel.
En tête de peloton des visiteurs, l'architecte chaux-de-fonnier responsable Philippe Langel a fait l'article des huit immeubles déclinés sur un concept du bureau d'architectes biennois Strässler et Storck. «Ils sont quasi au standard Minergie.»
Le soleil chauffe les grands vitrages plein sud. Rasant en hiver, il pénètre profondément pour tempérer dalles et murs. Plus haut en été, il est coupé par les balcons. Des capteurs solaires chauffent l'eau sanitaire de mars à octobre.
Bâtiments écologiques, certes, mais pour combien? «de 440.000 à 460.000 fr. pour les cinq pièces et demie», a répondu Lucien Willemin.
Les pieds au chaud après le tour extérieur, Pierre Hainard a encore salué la foi partagée des promoteurs dans le potentiel de développement de la ville. En écho, Roberto De Luca racontait lors de la verrée qu'un banquier zurichois pour qui la région est «zone rouge» - inintéressante pour les investisseurs - était tombé de haut lorsqu'il lui a dit avoir tout vendu. «Même à Bienne, on n'a pas autant de succès. Il y avait ici un public qui attendait ça.»
Les premiers acheteurs sont entrés chez eux en octobre 2005. Les derniers pendront la crémaillère à fin 2007. / RON