Nous avons fait les 400 derniers mètres à pied. Histoire de mériter la «peufenée» de roestis qu’on s’apprête à engloutir. A une table en fer-blanc pour quatre sur la terrasse, la vaisselle du dîner nous attend sur un plateau. Le décor: des poules qui picorent, des vieux jouets d’enfants épars, une cloche à l’entrée.
Un souffle de vent frais. L’apéro dehors et le plat de résistance dedans? Vendu. «Très bon le Félix» (Cave du Cep à Cortaillod), dit le copain. A la table d’à côté, on reconnaît deux Japonais de La Chaux-de-Fonds, dont les portraits ont passé dans la presse. Ils vont rentrer au pays la mort dans l’âme. Combien de fois Sayo, qui travaillait chez le fromager fournisseur Sterchi, a-t-elle mangé les roestis du Maillard? On l’entend répondre, estomaqué, «30 fois». Son compatriote Kenji explique: «J’ai beaucoup voyagé en Suisse. Dans les endroits touristiques, les roestis ne sont...