André*, propriétaire d'un domaine des environs de la ville, était sérieusement en «pétard» avec son fermier, Bernard*, et sa famille. Motifs: les seconds étaient, selon lui, négligents, n'avaient pas la fibre paysanne et s'occupaient de cette exploitation comme activité accessoire. En fait, une ambiance délétère qui, outre un mystérieux cabot sur la voiture d'André, s'est notamment manifestée par des actes plus méchants. Dans un sac de fourrage, à l'intérieur de bassins d'alimentation du bétail, des traces d'engrais ont été retrouvées. Donc une tentative d'empoisonnement. Pas trop méchante, puisqu'aucune bête n'en est heureusement morte. Mais qui a fait le coup? A priori, seul l'exploitant, ou le propriétaire du lieu, savent où sont entassés les sacs d'engrais et où se trouve la grange - facile d'accès - abritant un sac de maïs.
Le président du Tribunal, Nicolas de Weck, a observé, en l'occurrence, que la manière de gérer une exploitation diffère entre le propriétaire, ancien agriculteur, et son fermier. Sur le plan civil, suite à des retraits de plainte l'affaire est réglée. Bernard s'en ira à fin avril 2008. Reste toutefois l'éventuelle maltraitance contre les animaux. C'est d'ailleurs en plein champ qu'une audience, avec soleil et mouches comme témoins, que cette affaire, avait été plaidée.
Le jugement, en revanche, a été rendu dans une atmosphère moins bourdonnante, dans la salle du 1er étage du tribunal: «Mauvaise entente entre les deux parties» qui se cherchent des crosses, «par procédés chicaniers», mais acquittement, au «bénéfice du doute» d'André et de son épouse. / jcp