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Affaire de famille délicate au tribunal

08 juin 2009, 04:15

C'est un procès qui se déroule en famille. Sur le banc des plaignants, un père aux traits tirés. Sur celui des prévenus, son ex-épouse et la sœur de celle-ci. Au centre de ce conflit, une petite fille de sept ans, confiée à son papa la semaine et à sa maman le week-end.

Mis en cause par des accusations graves où son ex-épouse lui reprochait des attouchements sur la personne de Lucie*, sa fille, Didier* semblait épuisé. «A peine une plainte est classée par le Ministère public, qu'une autre est déposée», a expliqué son avocat au cours du procès des deux jeunes femmes, prévenues de dénonciation calomnieuse, plus subsidiairement de diffamation. Pour mémoire, à la différence de la diffamation, la calomnie consiste à jeter le soupçon sur une personne, alors qu'on la sait innocente.

Les autorités ayant classé ses plaintes successives, la maman était priée de prendre acte de ces décisions. «Mais évidemment, on ne peut pas l'empêcher de dénoncer de nouveaux faits s'ils venaient à venir...», a rappelé Alain Rufener, président du tribunal, bien emprunté devant cette affaire «délicate et troublante.»

Restait tout de même la conviction, pour le Ministère public, que la petite Lucie, ainsi que son petit cousin, avaient été instrumentalisés au cours d'un interrogatoire mené et filmé à l'intention de la police, par la sœur de la maman et son mari. «Dans la vidéo, on entend votre mari promettre «un beau cadeau si tu réponds juste». Il y a tout de même de quoi être interpellé...», a rappelé le président du tribunal à la tante de Lucie, qui passait du rire aux larmes durant l'audience.

«On a l'impression d'un certain acharnement», a admis l'avocate de la maman de Lucie. «Mais pourquoi? Volonté de nuire ou de protéger son enfant?»

«Mon client a dû réagir par rapport à l'accumulation intolérable de ces plaintes», a rappelé l'avocat de Didier en demandant à ce que les deux jeunes femmes soient condamnées. Le tribunal a retenu que, bien que maladroite, la tante de Lucie avait agi en pensant qu'elle était de bonne foi. Elle a donc été acquittée. La maman en revanche, qui réitérait des accusations sur des faits classés par les autorités, a été condamnée à une peine de 45 jours-amende à 40 fr., soit 2025 fr., assortie d'un sursis de deux ans. Elle s'acquittera de sa part de frais, élevée à 585 fr. ainsi qu'à une indemnité de dépens de 600 fr. pour son ex-mari.

Dépitée par sa condamnation, la maman de Lucie a confié être résolue «à faire la lumière sur cette affaire» et attendre désormais les conclusions de l'expertise civile, ordonnée deux jours plus tôt. /syb

* Prénoms fictifs

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