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"Merveilleux on est perdu"

Trois artistes nous convient à un foisonnant jeu de pistes.

11 avr. 2013, 00:01
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Centre Dürrenmatt Neuchâtel:

"Ici vous allez trouver ce que nous cherchons", jusqu'au 23 juin, du me au di, 11h- 17h. Portfolio des 30 dessins exécutés par Augustin Rebetez, édité à 30 exemplaires. www.cdn.ch

Une manivelle tourne toute seule; mû par un mécanisme, un petit personnage bascule et se redresse sur sa planche; des bras de levier se tendent au visiteur... Devant la grande installation déployée dans le sous-sol du Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN), on songe à une machine de Tinguely. Brinquebalant en apparence, cet assemblage en bois se présente comme une invitation au grappillage visuel, sonore et tactile. On s'y glisse avec précaution, comme dans une cabane d'enfant. On cède à la tentation de s'asseoir sur un siège rudimentaire et de pédaler, les yeux rivés sur une grosse loupe, fenêtre ouverte sur un "parcours" fléché de mots et de dates. Labyrinthe au coeur du labyrinthe...

"Ici vous allez trouver ce que nous cherchons", promettent Augustin Rebetez, Noé Cauderay et Giona Bierens de Haan, trois jeunes artistes à qui le CDN a confié les clés de la maison afin qu'ils y échafaudent une expo sur le thème du labyrinthe, récurrent dans l'oeuvre de Dürrenmatt. "Nous avons voulu créer un support à la réflexion, au rêve, à la magie" , dit Augustin Rebetez. "Le but c'est de faire une expo qui convienne aussi aux enfants, même si tout n'est pas souriant".

 

Monstre aux bras ballants

 

Pluridisciplinaire, interactif, ludique, curieux, l'univers artistique du trio brasse la sculpture, le dessin et la vidéo, la poésie et les objets animés. Les matériaux de récup et la céramique. Le carton et le grès. Le brut et le lisse. Dans cet écheveau de mots, d'images, de signes, qui a fait quoi? Peu importe au fond, puisque "chacun a contaminé l'autre" .

L'être humain se voit emprisonné dans de petits casiers ou dans une maison "hantée" qui se délite en boucle; morcelé en visages, en pieds et mains. En coeur, siège des émotions, et en cerveau, " superbe machine à 1000 mystères", labyrinthe que l'on n'a pas fini d'explorer. Monstre noir aux bras ballants, il rivalise avec le Minotaure et recèle ses propres énigmes, ses petites boîtes à surprises. "Nous avons conçu des oeuvres qui se métamorphosent, qui sont démontables et se reformeront autrement ailleurs" , dit le trio devant sa grande installation. Fragile apparaissent la création et le monde, éphémère leur beauté. Périssables l'homme et ses constructions, mais en mutation perpétuelle comme le suggèrent, aussi, de petits films sans début ni fin, dont un triptyque tourné en Norvège, dans une usine désaffectée. Ballets d'objets ramenés à la vie, volets qui s'ouvrent et se referment, cascade de mots à lire en dévalant l'escalier du Centre, l'exploration du labyrinthe se conjugue avec une quête du mouvement.

"Maintenant c'est magique

Merveilleux on est perdu" !

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