Samedi, la Case à chocs fait rimer rentrée avec rap décalé avec Odezenne et Le Klub des Loosers. Ce dernier est apparu au début des années 2000 dans une nébuleuse de rappeurs bourgeois maniant humour et prise de distance avec un certain talent. Un premier album, "Vive la vie", tirait le portrait acide d'une adolescence versaillaise morose dont la réalité ne ménage pas. Le ton était cynique mais encore léger, faisait sourire et parfois réfléchir. Près de dix ans plus tard, Fuzati, unique membre permanant du Klub, a engrangé suffisamment d'expérience pour se fendre d'un nouvel album et enterrer définitivement les poussées hormonales de l'adolescence. Exit la drague à la fac, le propos de "La fin de l'espèce" est grave, s'il y a pire que l'adolescence, c'est bien l'âge adulte. Le cynisme cède la place à la misanthropie, le monde des Loosers va mal, à quoi bon le surpeupler?
Obsédé...