Une nouvelle équipe tentera de ressusciter la Case à chocs

Après plusieurs années de gestion chaotique, la Case à chocs entame sa saison avec une nouvelle équipe composée d'organisateurs d'événements bien connus à Neuchâtel. Une grande fête aura lieu jeudi prochain pour célébrer cette entrée dans la nouvelle ère. Non, la Case à chocs n'est plus ce lieu aux finances obscures géré par une association criblée de dettes. L'AMN (L'Association des musiciens neuchâtelois) s'est définitivement séparée de la salle de concerts mi-2006. Place aujourd'hui à une nouvelle équipe motivée, et bien décidée à «donner un élan pour que cette salle redevienne le haut lieu culturel qu'elle a été».

14 sept. 2007, 12:00

Pour fêter l'entrée dans une nouvelle ère, elle organise d'ailleurs une soirée d'inauguration gratuite jeudi prochain dès 20h, avec au programme l'afro-rap sénégalais de Black Thiossane, le jazz de Cocinando, Half a cup of superkings (pop folk) et DJ Gan (tutti frutti).

Au sein de cette nouvelle équipe, plusieurs visages connus, des managers de la culture qui, à Neuchâtel, ont de l'expérience dans l'organisation d'événements: Georges Grillon, père du Buskers Festival, Christophe Valley, président de Festi'neuch, Michel Vust, directeur administrateur du Nifff, Xavier Boulanger, programmateur du bar King ou encore Jean-Marie Lehman, membre du collectif Supermafia et organisateur de la Superette.

De quoi redonner confiance à la Ville de Neuchâtel, propriétaire des lieux, d'autant plus que le fonctionnement de la Case à chocs a été totalement remanié: depuis le 1er août 2007, la gestion administrative des lieux est assurée par l'association du Festival du film fantastique de Neuchâtel (Afiff) et le nouvel administrateur Hugues Houmard.

Quant à la gestion culturelle, elle est, cette fois-ci, bien séparée de l'aspect administratif: l'ACDC (Association de coordination de la Case à chocs) se chargera de la coordination de toute l'animation artistique. Elle est présidée par Valérie Châtelain, et dirigée par un comité formé justement des organisateurs d'événements bien connus cités ci-dessus, ainsi que d'un représentant de la Ville de Neuchâtel, le délégué aux affaires culturelles Patrice Neuenschwander.

La recette pour remettre le navire de la Case à flots: «Nous allons proposer cette salle de concerts à des conditions avantageuses», explique Hugues Houmard. Les organisateurs de soirée n'auront donc pas à payer de loyer, mais devront s'acquitter de frais forfaitaires (entre 2000 et 3000 francs pour les taxes, la sécurité ou encore le nettoyage).

En contrepartie, l'organisateur qui dégage un bénéfice s'engage à reverser 50% de ses gains à un fonds de solidarité, jusqu'à concurrence de 2000 francs. «Ce fonds permettra ainsi d'offrir une aide financière à un organisateur déficitaire», explique la nouvelle équipe. Les grosses soirées électro qui génèrent du bénéfice permettront de soutenir les programmations plus audacieuses.

L'ACDC ne fera donc pas de programmation directe, mais s'occupera de gérer la planification des soirées, en mettant les infrastructures «à la disposition de tous». Elle vise toutefois «cohérence artistique», «diversité musicale» et soutien des artistes locaux, ce qui sera assuré par Matthieu Vouga et Elise Lammer, membres de la commission de programmation.

Mais que coûte la nouvelle structure à la Ville? «La subvention est la même que celle qui était versée à l'AMN, soit 76 000 francs par année», explique Patrice Neuenschwander. Une subvention qui permettra de rémunérer Hugues Houmard (50%) et Elise Lammer (50%), les deux seuls salariés de l'aventure, les autres membres étant tous bénévoles. /VGI

Les 20 premières soirées de la nouvelle Case à chocs sur www.case-a-chocs.ch