Une option rendue possible, sous réserve des essais en cours, par l'investissement consenti ces derniers mois par Vetropack dans son usine vaudoise: 36 millions de francs pour une rénovation complète, avec nouveau four. La part du verre usagé dans ce qui sort de l'usine devrait pouvoir passer de 80 à 90 pour cent. Autant, dans ce cas, que les Suisses défendent vaillamment leur titre de champion du monde de recyclage du verre, avec des taux oscillant entre 94 et 96% du verre vendu entre 2002 et 2005.
La pérennité de ce titre officieux ne va pas de soi. «Il y a même des régions où ça baisse légèrement», confie Jasmine Voide-Sterchi, représentante de VetroSwiss pour la Suisse romande. Du coup, cette société, mandatée depuis 2001 par la Confédération pour mettre en place une taxe d'élimination anticipée (TEA) sur les bouteilles pour boissons en verre, a habillé de sa ligne graphique et publicitaire une locomotive des CFF. Elle l'a inaugurée hier entre Neuchâtel et Saint-Prex.
Pourquoi partir de Neuchâtel? Parce que VetroSwiss a trouvé au nord du lac de Neuchâtel, y compris sur le littoral vaudois, des partenaires avec lesquels elle a établi «d'excellentes relations de coopération». Il faut dire que cette région joue une carte qui convient infiniment aux acteurs de la filière du verre: elle pousse ce qui donne au produit sa valeur maximale, soit la récupération du verre trié par couleur, en vue de sa transformation en nouvelles bouteilles et autres flacons.
Physiquement, Saiod assure la rotation des bennes entre les points de collecte et Cottendart, où elle entrepose le verre dans des stocks tampons, avant de le mettre sur rail pour Saint-Prex ou ailleurs, une fois que les quantités en valent la peine.
Financièrement, Saiod facture aux communes la location des bennes (660 fr. par an la benne) et leur transport à Colombier (65 fr. la tonne). Pour sa part VetroSwiss, avec le produit de la TAE, verse une contribution de 108 francs la tonne Pour le verre trié par couleur. Sinon, ça paie moins. / JMP