Ils voulaient se rendre à Berlin avec le vol Easyjet de 17h40. Après avoir enregistré leurs bagages et passé la douane sans encombre, ils se réjouissaient de retrouver la fille de Teddy, au pair dans la capitale allemande.
Mais la carte d'identité de Mauricette Schmitz était périmée. Selon elle, «l'employé d'Easyjet a dit sèchement à Teddy: Je suppose que vous n'embarquez pas non plus!» Et le couple de rentrer au Landeron, déconfit, après avoir récupéré ses bagages.
«Si on avait eu le moindre doute, on ne serait pas parti», affirme Mauricette Schmitz, de nationalité française.
Le 21 septembre, elle s'est rendue avec sa soeur au consulat de France à Genève pour refaire sa carte d'identité, qui était périmée depuis le 2. «On m'a dit qu'il fallait un mois pour faire la carte d'identité biométrique, mais qu'il n'y avait aucun problème pour se rendre à Berlin avec ma carte. J'ai même demandé s'il fallait faire un document temporaire!»
Au consulat de France à Genève, le chargé de communication Alain Boos s'en étonne et s'exclame: «C'est un pataquès! Mais je ne peux pas être juge et partie. Je ne sais pas ce qui s'est dit entre cette dame et l'employée du consulat.» Il se dit «désolé pour cette dame. C'est regrettable, il y a probablement eu un malentendu!»
Selon lui, les citoyens de l'Union européenne peuvent se déplacer librement dans l'espace Schengen même sans pièce d'identié, mais ils «doivent avoir des papiers en règle aux points de contrôle».
Une carte d'identité doit toujours être valable pour voyager entre deux pays.
Les passeports des ressortissants helvétiques peuvent parfois être échus jusqu'à cinq ans selon le pays de destination. De tels accords bilatéraux existent par exemple avec l'Espagne ou l'Allemagne. «On ne s'occupe pas de voir si le document est valable pour le pays où se rendent les passagers! On ne fait que le contrôle de police», explique la police de sécurité internationale de Cointrin.
Le directeur commercial d'Easyjet pour la Suisse et l'Europe de l'Est, Philippe Vignon, est catégorique: «Je comprends la frustration de cette dame, mais nous ne pouvons donner aucune compensation. Easyjet ne rembourse pas les billets. Notre réglementation est claire et transparente!»
Les documents d'Easyjet signalent clairement qu'une pièce d'identité valable est obligatoire. Selon le directeur, le vrai filtre se fait à l'embarquement, et pas au check-in. Il existe des bornes d'enregistrement automatique et les passagers sans bagages à soute peuvent s'y enregistrer seuls.
Cela expliquerait que le couple Schmitz ait pu enregistrer ses bagages sans que l'employé d'Easyjet ne remarque la carte d'identité périmée.
«Si l'un de nos passagers se fait refouler à la destination car ses papiers ne sont pas valables, cela coûte 5000 francs à la compagnie, explique Philippe Vignon. Au départ de Genève, il n'y a que quatre à cinq cas, annuellement, sur les deux millions et demi de passagers que nous transportons!»
Le couple Schmitz a perdu 739.30 francs dans l'aventure: 571.30 pour l'avion et 168 francs de train. Mauricette va écrire une lettre au consulat pour faire part de son mécontentement, mais n'envisage pas de porter plainte.
Avec Teddy, ils jurent qu'ils ne voleront plus avec Easyjet, même si Mauricette aurait aussi été refoulée sur une autre compagnie. /BWE