Un drone au-dessus du lac de Neuchâtel

Un drôle d'OVNI bourdonne au-dessus des promeneurs qui flânent aux Jeunes-Rives. On croirait l'engin sorti tout droit d'un film d'anticipation hollywoodien. Il est pourtant bien réel, piloté à distance par son concepteur, André Liechti. Les drones, c'est la marotte de cet ingénieur de 43 ans.

05 avr. 2012, 10:49
image_drones-liechti_027_

«J’aime la technique. Et me lancer des défis», explique-t-il en faisant évoluer son hexacoptère bourré de technologie. Justement, André Liechti prépare un défi particulier.

Courant juin, il envisage de faire traverser le lac à un de ses drones, ceci en toute autonomie. «Il se dirigera par GPS, décollera automatiquement de Neuchâtel pour aller se poser tout seul 6,5km plus loin vers Portalban, ceci en volant à une centaine de mètre d’altitude et à la vitesse de 40km/h», explique André Liechti qui prépare patiemment cette traversée, y compris au niveau des autorisations.

«Pour être en règle avec la loi, je devrai le suivre en bateau et être prêt à tout moment à en reprendre le contrôle par radio». Un petit exploit technique, sans autre ambition que de se faire plaisir. «C’est ça qui est beau !», explique ce papa de deux ados.

La technique, André Liechti avoue qu’il en a toujours été passionné. Enfant déjà, il démontait tout ce qui lui tombait sous la main pour comprendre comment cela marchait. Très tôt, il s’est aussi intéressé à l’informatique, programmait déjà à l’âge de 12 ans.

C’est naturellement que ce natif de Corgémont (BE) a fait un CFC de mécano-électricien, puis un diplôme d’ingénieur ETS en électronique avant de parfaire sa formation par un diplôme d’ingénieur EPFL en systèmes de communication.

Président des Armourins

Autre passion dans sa vie, la musique. Il a été actif dans la fanfare de son village. Et depuis quelques années, André Liechti préside le showband des Armourins à Neuchâtel, où son fils joue encore. Aujourd’hui directeur technique d’une entreprise neuchâteloise de systèmes de communication, il consacre les moindres miettes de son temps libre à bricoler ses drones, améliorer leurs performances.

Ces engins à quatre, six ou huit moteurs sont pilotables à distance. Mais grâce à des systèmes embarqués de guidage automatique par boussole électronique ou GPS, ils peuvent aussi évoluer seuls, exécuter les évolutions pour lesquelles ils ont été programmés. Des petits bijoux.

André Liechti a découvert ces drones sur internet il y a quelques années. «Un copain avait mis plein de lampes dans son jardin et on plaisantait en disant que ça allait attirer des OVNIs. Alors, je me suis dit qu’on pourrait lui faire une farce et j’ai cherché un peu ce qui existait. Je suis alors tombé sur un groupe de fanas allemands».

Ces passionnés ont défriché et démocratisé ces technologies. Piqué au vif, André Liechti est allé les rencontrer, s’est lié d’amitié avec eux et participe dès lors dans son coin à l’élaboration et le_perfectionnement de ces engins rigolos.

Photographe aérien

Ses drones, qui peuvent parfois porter plusieurs kilos, André Liechti leur donne parfois des missions. Ainsi lors d’une soirée d’anniversaire, il a livré un cadeau (une Smartbox) à une dame dans un jardin. «J’avais monté des LEDs et ça clignotait de partout. ça a fait son effet». Et bien entendu, il est allé poser un OVNI dans le fameux jardin de son copain.

Mais surtout, avec du matériel adéquat, il filme et prend des photos aériennes. «Ces drones sont des plateformes stables pour la prise de vue. On peut même entrer les coordonnées d’un objet à photographier et le drone y va tout seul et revient ensuite!»

Récemment, ses images nocturnes et aériennes de la raffinerie Petroplus ont d’ailleurs plusieurs fois été publiées dans la presse, y compris nationale. Mais jamais André ne fera de cette passion un business. «Surtout pas! Tout ce qui m’intéresse dans ces bricolages, c’est le challenge technique».