Entourée d’échafaudages depuis le printemps dernier, la tour du temple de Saint-Blaise, bâtie en 1516, est à nouveau visible.

La première étape de l’importante restauration de cet édifice, propriété des communes d’Hauterive et de Saint-Blaise, s’est achevée fin décembre 2022.

Après un nettoyage doux, la façade du temple arbore à nouveau la belle couleur jaune-ocre de sa pierre d’Hauterive. Elle présente surtout un auvent destiné à protéger le portail des intempéries. Les tuiles du clocher, la ferblanterie et la charpente ont été entièrement restaurées. Quant aux cloches et à leur support, leur rénovation est en cours.

«Les délais sont tenus», se réjouissent Claude Guinand et Alain Gerber, conseillers communaux de Saint-Blaise et d’Hauterive.

Les travaux, réalisés principalement par des artisans de la région, sont devisés à quelque trois millions de francs. Ils étaient devenus impératifs, le bâtiment n’ayant plus été restauré depuis 1949.

La deuxième étape de restauration commencera fin février, avec l’assainissement des façades du transept et du chœur, la réalisation des aménagements extérieurs et la remise en fonction des cloches et des horloges.

La dernière étape concernera l’intérieur du temple et se terminera probablement en 2025-2026. «Il s’agira de remplacer le chauffage électrique», précise Claude Guinand. «Nous étudions la possibilité de nous raccorder au chauffage à distance alimenté par la raffinerie.»

Un auvent, comme à l’époque!

Le coq du temple de St-Blaise sera restauré. Il a été démonté et recelait des livres à l'intérieur. Le point sur les travaux de rénovation du temple.

St-Blaise, le 20 janvier 2023.
Photo: Lucas Vuitel

Un auvent de ce type existait déjà au 18e siècle. Photo: Lucas Vuitel

C’était une surprise pour bon nombre de villageois lorsque la tour a été libérée de ses échafaudages. Un auvent flambant neuf a fait son apparition contre la façade sud du clocher.

«Ce n’est pas une nouveauté. Le temple de Saint-Blaise a connu plusieurs types d’auvent destinés à protéger l’entrée principale des intempéries», explique l’architecte Silas Liechti.

Selon un document de 1730, la présence d’un avant-toit était nécessaire pour «la sortie des messieurs», les femmes utilisant les portes latérales de l’édifice religieux.

L’Office cantonal du patrimoine et de l’archéologie (Opan) a confirmé la présence de deux porches successifs. «Le dernier auvent a été retiré en 1872, en raison d’un risque d’affaissement», rappelle Silas Liechti. «Les communes avaient ensuite mandaté l’architecte neuchâtelois Léo Châtelain pour réaliser un nouveau projet. Il ne s’est jamais concrétisé.»

Durant plus de 150 ans, le portail du temple a été exposé aux intempéries. «La pierre taillée a beaucoup souffert. L’auvent permettra de réduire le processus de dégradation du portail et des moulures, mais aussi d’abriter les visiteurs à la sortie.»

Le nouvel auvent, en bois de sapin et recouvert des mêmes tuiles que celles du clocher, est l’œuvre de l’entreprise Tschäppät et Moret, à Cornaux. Il a été réalisé selon les plans du plus ancien auvent connu, une version moins massive que celle de l’avant-toit démonté en 1872.

Une restauration faite de défis

L’architecte Silas Liechti, responsable du chantier de restauration. Photo: Lucas Vuitel

La grande porte d’entrée du temple a été restaurée par un artisan de Nods. «Le résultat est très beau», se réjouit l’architecte Silas Liechti, du bureau MSBR Nouvelle Génération à La Chaux-de-Fonds, spécialisé dans la rénovation des bâtiments historiques.

Selon le responsable du chantier, ce sont surtout les murs du temple qui étaient en piteux état. «Lors de la rénovation de 1949, un mortier au ciment avait été utilisé. Il ne laissait pas respirer les façades, provoquant de la moisissure et des fissures.»

L’une des difficultés de la restauration a consisté à retrouver de la pierre d’Hauterive, afin de remplacer les blocs fissurés.

Des documents historiques dans le coq

Les documents découverts au sommet du clocher. Photo: Lucas Vuitel

Frappé par la foudre et attaqué par la corrosion, le coq de 1949 trônant au sommet de l’édifice sera remplacé par un nouveau gallinacé, forgé par un apprenti de l’entreprise Käslin, à Corcelles.

Lorsqu’il a été retiré cet automne, le coq usé a révélé quelques surprises. Des documents datant de 1949, et d’autres de 1878, se trouvaient à l’intérieur du volatile et dans la boule située juste au-dessous. Il s’agit de journaux de l’époque, de règlements des communes de la paroisse, de photographies du village, ou encore de portraits des ferblantiers ayant œuvré à cet ouvrage.

Certains de ces documents seront archivés, d’autres seront replacés dans le futur coq, aux côtés de textes d’aujourd’hui.

Un nouveau beffroi pour les cloches

L’une des cloches menaçait de se détacher. Photo: Lucas Vuitel

Les travaux de rénovation du temple de Saint-Blaise étaient urgents: une des trois cloches menaçait de se décrocher en raison de l’état de dégradation du beffroi, la structure en acier qui les soutenait.

Le beffroi a été transporté en Argovie, dans l’entreprise spécialisée Rüetschi. «Il n’est pas récupérable. Il faudra en reconstruire un nouveau, soit en acier, soit en bois», indique l’architecte responsable du chantier.

La fonderie de cloches Rüetschi est également chargée de la restauration des horloges du temple et de leur mécanisme. «Le beffroi sera remis en place cette année. Nous restaurerons alors les cloches, sur place, puis nous remettrons en fonction les horloges.»

Restauration du temple de Saint-Blaise: quand le passé ressurgit

La première étape de rénovation du temple de Saint-Blaise s’est achevée dans les délais. Le portail de la tour est désormais protégé par un auvent, comme c’était le cas avant 1872.