Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Ruée sur les patates

Dans le cadre de la Semaine du goût, des écoliers sont allés récolter des pommes de terre. Guidés par deux cuisiniers renommés, ils les ont ensuite apprêtées de diverses façons «Voilà, j'ai déniché la pomme de terre de mes rêves!», s'écrie un écolier, tandis que l'un de ses camarades brandit un ver de terre devant des filles ne cachant pas leur dégoût avant de découvrir de bons goûts. La scène se déroulait, hier matin, dans un champ de patates près de la Vieille-Thielle, à Cressier.

18 sept. 2006, 12:00

Enthousiastes malgré la pluie, une quinzaine d'élèves de 5e année primaire s'affairaient à ramasser des tubercules dans un champ au gré des coups de bèche donnés par José Ferreira. Pour la quatrième année d'affilée, le patron de l'hôtel de la Croix-Blanche, à Cressier, a décidé de profiter de la Semaine du goût pour initier des enfants à la cuisine.

Maîtres-queux pour eux

Membre du comité du goût suisse pour le canton de Neuchâtel, José Ferreira dit avoir eu envie d'associer la population du village à cette action. «Et puis, les enfants sont mes futurs clients, voire apprentis», rigole-t-il. Certes, mais le véritable but de cette démarche consiste à montrer aux élèves d'où provient la nourriture qu'ils consomment et les différentes manières dont un même produit peut être apprêté.

Maître cuisinier, Francis Grandjean est spécialement venu à Cressier, hier, pour encadrer les marmitons qui ont également eu l'honneur de travailler avec Jean-Pierre Berthonneau, autre maître-queux.

Revenus des champs avec plusieurs seaux de pommes de terre, les écoliers les ont lavées avant de se mettre à les éplucher. «Les concombres, c'est plus facile!» lance Samuel. Francis Grandjean conseille les cuisiniers en herbe. «Il faut enlever tous les points noirs, sinon on les verra dans la purée.» Gauchère, Laura-Margot peine à manier son économe. Le maître cuisinier lui montre alors que l'ustensile peut être utilisé de deux côtés.

Si plusieurs filles disent aider leur maman à peler patates et autres légumes, les garçons se montrent moins intéressés par la cuisine. «Je fais la vaisselle», dit Christian. Et Ludovic de renchérir: «Moi, je mange, c'est tout!» A côté d'eux, José admet néanmoins être content d'apprendre un peu à cuisiner à l'occasion de cette journée.

Trouver sa voie

L'oeil attentif, Francis Grandjean observe les écoliers travailler. «Nous allons récompenser les trois meilleurs, explique-t-il. L'an dernier, nous avions cuisiné toutes sortes de mets avec des pommes. Une fille était vraiment sortie du lot. Elle travaillait merveilleusement bien, comme une adulte. Quand j'en ai parlé à sa maîtresse, elle m'a dit que cette élève éprouvait de grandes difficultés à l'école. Ce fut donc une immense fierté et un grand réconfort pour cette fille de constater qu'elle pouvait être la meilleure dans des activités extrascolaires. J'ai alors vraiment regretté qu'elle ne puisse pas emporter un petit cadeau symbolique en souvenir de cette journée. Raison pour laquelle, cette année, nous avons prévu des récompenses.»

Mathieu Jeannotat, maître de cette classe occupée à apprêter des patates, insistait, quant à lui, sur l'utilité de cette action. «Elle enthousiasme les enfants mais elle est, de plus, didactique. C'est important de les sensibiliser à leur alimentation et de leur apprendre d'où proviennent les aliments. Des élèves croyaient que les pommes de terre se cueillaient, qu'elles poussaient sur des arbres.» Et Jean-Pierre Berthonneau de confirmer. «Quand je demande à certains apprentis cuisiniers d'où vient le lait, ils me répondent: des briques...» / FLV

Votre publicité ici avec IMPACT_medias