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Pour ou contre le chauffage à distance, mais tous écolos

Devisé à 1,7 million de francs, le projet de création d'une chaufferie à bois avec réseau à distance, à Engollon, divise la commune d'un peu plus de 80 habitants. Attaqué par référendum, le projet sera soumis aux citoyens dimanche 9 décembre. Ecolos! Ils se le disent tous. Opposés ou favorables à la création d'une chaufferie à bois avec réseau à distance, à Engollon, tous les acteurs de la campagne qui animent actuellement la commune se réclament du développement durable. Dans ce lit de bons sentiments, le citoyen devra cependant faire un choix en vue du scrutin du 9 décembre.

01 déc. 2007, 12:00

«C'est une entreprise aussi importante que l'arrivée de l'électricité ou de l'eau courante dans le village», lance Bernard Matthey, ingénieur chauffage du projet. «Un système inadapté à la commune», défend le comité référendaire dans un argumentaire disponible sur internet. Il y attaque l'option prise par le Conseil général du 25 juin sous trois angles: le type de chauffage choisi, les difficultés de réalisation et les questions financières inhérentes au projet. «La structure de notre village n'est pas propice à ce type de chauffage à distance», explique Pierre-André Vuithier, membre du comité référendaire. «Contrairement à ce qui a été fait à Rochefort, les habitations de notre commune sont trop éloignées les unes des autres. Les pertes de chaleur sur le réseau seront, du coup, trop importantes.» Réponse sans détours de Séverine Scalia, ingénieur civil sur le projet: «Oui. Il y aura des pertes. Mais nous allons les réduire avec des conduites choisies pour leur isolation performante. De plus, le réseau sera de type basses températures - moins de 90 degrés -, cela diminuera aussi l'importance de ses pertes.» Et Bertrand Comtesse, président de la commission communale du chauffage à bois, d'ajouter: «D'autres possibilités telles que les pompes à chaleur ou le solaire ont notamment été envisagées. Notre volonté est de pouvoir offrir à l'ensemble de la population une alternative au chauffage au mazout compatible avec le développement durable. Le tout en laissant, toutefois, les gens libres de se connecter ou non au réseau.»

«Pourquoi ne pas avoir commencé par une isolation des habitations comme le recommandent les normes Minergie», rebondit Pierre-André Vuithier. Une opération qui aurait permis, selon le référendaire, de réduire de moitié la consommation en mazout des chaudières dans plusieurs cas.

«Le projet n'a jamais voulu empêcher les gens de réaliser ces aménagements», rétorque Séverine Scalia. «Il faut différencier les initiatives d'ordre privé, telle une amélioration de l'isolation, de celles d'ordre public où l'on offre à tous l'opportunité de se chauffer avec une énergie renouvelable. Avec, qui plus est, des déchets de bois de la région, des forêts du Val-de-Ruz. Et non avec du pétrole qu'on serait aller cherché en Afrique.»

Autres désaccords en les parties: si pour les opposants le citoyen court le risque de passer à la caisse en cas de problèmes, les partisans disent défendre un projet qui se doit d'être autoporteur selon la législation neuchâteloise. Une opération qui, toujours selon les partisans du projet, ne devrait donc, en aucun cas, conduire à piocher dans la caisse communale. / YHU

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