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Des semences bio pour retrouver le goût d'antan

Biosem, à Chambrelien, est l'une des trois seules entreprises à produire de la semence dans le respect des principes de l'agriculture biologique en Suisse. Elle ouvrait ses portes au public dimanche. Rencontre avec son créateur Adrian Jutzet. L'attrait du bio commence par la semence. En Suisse, seuls trois établissements en produisent dans le respect des principes de l'agriculture biologique. Ainsi en est-il de l'entreprise Biosem d'Adrian Jutzet, à Chambrelien.

15 août 2007, 12:00

Depuis 1994, sur des terres qui dominent le lac de Neuchâtel, Adrian Jutzet et sa femme Susanne produisent, sélectionnent et commercialisent en vente directe ou par correspondance des semences rustiques de légumes, de fleurs ou de plantes aromatiques. Mais l'aventure est plus ancienne encore. «Cela date de plus de 25 ans, mes grands-parents faisaient de la sélection. Par curiosité, je me suis lancé», note Adrian Jutzet. Le jardin familial accueille alors les premiers essais. Mais la surface dévolue à la sélection double, puis triple rapidement. De fait, c'est lors de l'installation à Chambrelien que tout démarre véritablement. «Au départ, c'était par plaisir», glisse-t-il. Le sérieux s'est depuis imposé. Aujourd'hui, l'établissement Biosem couvre douze hectares, soit l'équivalent de douze terrains de football. En outre, Biosem peut régulièrement compter sur l'aide de son partenaire agricole Laurent Debrot.

Dimanche, l'établissement organisait des portes ouvertes. Manière pour la clientèle et le public de découvrir le travail lié à la production de semences, ses difficultés, ses méthodes. Car la production biologique ne se limite pas à bannir l'usage de produits chimiques ou d'organismes génétiquement modifiés. Elle vise également à remettre au goût du jour d'anciennes et rustiques variétés indigènes. Des denrées adaptées au climat helvète, ou que les impératifs de la production maraîchère de masse ont écarté des rayons des grandes surfaces. Telle la rose de Berne, tomate d'une variété ancienne, «la meilleure sorte de tomate pour la consommation immédiate», qui présente le gros défaut d'être fragile et donc difficilement transportable. La cultiver dans son jardin est la meilleure façon de la retrouver dans son assiette.

La clientèle de Biosem est constituée à plus de 80% de personnes privées, 10% sont des maraîchers, un petit pourcentage est destiné à la revente ou part à l'étranger. L'établissement travaille sur 300 variétés de cultures différentes, mais seules 170 sont mises en terre chaque année. Des rotations sont nécessaires pour ne pas épuiser le sol. Il faut également éviter les croisements de deux variétés proches, si leur floraison est simultanée.

Enfin, si le temps capricieux de cette année a été un cauchemar pour certains maraîchers, il est en revanche idéal pour la sélection des graines. Seules les meilleures survivront. Ne reste plus qu'à les faire pousser. / DJY

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