Aux dernières élections fédérales, en octobre 2007, la gauche a confirmé qu'elle était majoritaire en ville de Neuchâtel. Mais de peu. Pour le Conseil national (CN), radicaux, libéraux et UDC - soit les partis apparentés pour les présentes communales - ont récolté 34,83% des suffrages. La gauche (PS et Popvertssol) a réalisé 35,9%. Soit un petit point d'écart. Pour l'élections au Conseil des Etats, l'écart en faveur de la gauche est beaucoup plus favorable 39.81 pour elle, contre 34.32 pour la droite. Mais le vote au Conseil des Etats, au système majoritaire à deux tours, est difficilement comparable avec celui du CN et des élections communales, à la proportionnelle. Tout au plus cela permet-il de corroborer l'intuition que l'électorat de la ville a plutôt le c?ur à gauche.
Au sein de la gauche, si la majorité devait basculer, c'est le deuxième siège socialiste qui est menacé. Ce qui pourrait empêcher le retour aux affaires de Pierre Bonhôte. Ainsi, aux dernières fédérales, pour l'élection au Conseil national, le PS a fait 21,51% des bulletins, Popvertssol 14,38%. Ce dernier chiffre, toutes choses égales par ailleurs, permet d'affirmer que le siège de Daniel Perdrizat n'est pas menacé.
A droite, dans ce scrutin proportionnel, c'est l'UDC qui, lors de l'élection au Conseil national a pris les devants de la droite apparentée 17,2% contre 16,7%. Si cela se confirme et si la majorité reste à gauche - scénario le plus vraisemblable - l'UDC devrait pouvoir envoyer un de ses représentants au Conseil communal; la mieux placée étant la tête de liste Maria Angela Guyot. Quant à savoir qui, du Parti radical ou du Parti libéral, enverrait un des siens siéger, cela dépend. En cas de basculement de la majorité, pas de problème, on aura un UDC, un radical et un libéral. Si la gauche conserve la majorité, l'un des deux devra céder sa place, vu la force probable de l'UDC - sauf l'inconnue qui tue: les effets de l'affaire Widmer-Schlumpf...
Estimer les chances du Parti radical (9,07% lors de l'élection au National) revient à jauger celles du conseiller communal sortant Pascal Sandoz. Les récentes révélations médiatiques sur ses erreurs de management l'ont-il desservi, ou vont-elles provoquer un sursaut salvateur? Pour le Parti libéral (8,56% avec les apparentés d'Ecologie libérale lors de l'élection au National), le fait d'avoir un nouveau champion (Alain Ribaux) et pas de sortant (Antoine Grandjean) peut jouer dans les deux sens. Toutefois, la prime au sortant est une manne dont l'absence coûte des voix.
Les récentes révélations sur les difficultés de Valérie Garbani et ses déboires privés peuvent là également jouer dans les deux sens. L'aveu des souffrances domestiques dont elle dit avoir souffert est susceptible plutôt de lui attirer des sympathies, notamment de l'électorat féminin. La comparaison avec d'autres cas masculins (on pense au Tessinois Filippo Lombardi, brillamment réélu alors qu'il avait, lui, ivre au volant, mis potentiellement en danger d'autres usagers de la route) risque de faire mouche. D'un autre côté, en étant contrainte de quitter son poste à dix jours des élections, Valérie Garbani a en quelque sorte rompu le contrat de confiance passé avec les électeurs.
Hier, en ville de Neuchâtel, 13,5% des enveloppes de vote étaient déjà rentrées. Un chiffre qui ne correspond pas complètement à la participation finale, dans la mesure où des électeurs votent parfois pour un seul des deux collèges. Il y a quatre ans, à dix jours du scrutin, 13% des enveloppes étaient rentrées. La participation à l'élection au Conseil communal, en 2004, s'était élevée à 34,38%. / LBY