«Mes clients ne comprennent pas comment on a pu en arriver là!, déclare Christian van Gessel, avocat mandaté par les associations de quartier. Selon eux, la Ville n'est pas concernée par ces fautes. C'est plutôt du côté des constructeurs qu'il faut chercher. Il est évident que les entrepreneurs ont commis des erreurs. Ils devaient connaître dès le début les normes en matière d'éclairage, ainsi que les hauteurs limites.»
Les membres des associations sont persuadés qu'«on a voulu aller très vite» et qu'«on a occulté des choses qui fâchent...», comme le prétend Laurent Bernaschina, président de l'association de quartier de la Maladière. «Regardez les plans originaux: les spots sont bien plus pentus, design, et ne choquent pas!»
Face à ces zones d'ombre, les opposants au nouveau plan spécial encouragent donc le Conseil communal à porter plainte contre inconnu pour infraction à la loi sur les constructions. «Cette démarche permettrait à la Ville de remplir son devoir de transparence et d'informer la population sur ce qui s'est réellement passé», indique Christian van Gessel.
Pour l'instant, impossible de dire si le Conseil communal suivra la recommandation des opposants et déposera plainte. «Nous statuerons sur la base d'une demande formelle et écrite, indique Pascal Sandoz, directeur des Sports. Actuellement, nous n'avons reçu aucun courrier. Mais dès que nous aurons été approchés par les associations de quartier, nous analyserons la question et lui donnerons une réponse.»
Et si le Conseil communal refuse de porter plainte? «Nous nous réunirons et verrons s'il y a lieu de le faire nous-mêmes», annonce Christian van Gessel.
Quant à la piste du référendum, elle a été écartée. «On nous a déconseillé d'en lancer un», confie Laurent Bernaschina. Peut-être par crainte d'assister à une lutte entre pro et anti-Xamaxiens (voir encadré de droite).
Pour leur part, les associations de quartier ont insisté sur le fait qu'elles n'étaient composées «ni d'anti-Xamaxiens, ni d'ennemis du football». Elles estiment que le club «rouge et noir» n'a pas à pâtir des erreurs des constructeurs et contestent la décision de la Ville d'interdire l'utilisation de l'éclairage tant que la procédure liée à la hauteur des spots sera en cours (notre édition d'hier).
«Nous soutenons Sylvio Bernasconi, président de Xamax, dans sa demande d'utiliser les tours d'éclairage de façon exceptionnelle pour les besoins des matches», indique Christian van Gessel.
Selon les associations de quartier, des solutions existent, comme celle qui consisterait à rendre les projecteurs télescopiques. Mais pas question que les citoyens déboursent un centime pour cela, déclare Francis Joseph, trésorier de l'association de la Maladière: «C'est aux constructeurs de payer pour leurs fautes.» /VGI