L’ambiance était électrique lundi soir à l’Espace ta’tou, à Cornaux. Le Conseil communal a convoqué le Conseil général pour se prononcer au sujet de deux crédits pour près d’un million et demi de francs, lors d’une séance extraordinaire le jour de la rentrée scolaire. Un timing plutôt inhabituel: les rencontres préparatoires ont dû être organisées en période de vacances, avec un nombre d’absents forcément plus élevé.
La majorité des élus a finalement accepté de débourser 1,1 million de francs pour l’assainissement de la route de la Ronde-Fin, qui mène notamment à la raffinerie de Cressier, et 375 000 francs pour la reconstruction du petit pont sous ce tronçon.
Mauvais état avéré
Alors pourquoi tant de précipitation? La sécurité des usagers de la route – surtout les deux-roues motorisés et les vélos – fait défaut depuis plusieurs années déjà. Construite entre 1965 et 1966, la route qui mène également à la déchetterie intercommunale, à Juracime et à Frigemo est dans un état de délabrement avancé. A tel point que les autorités ont récemment été averties par l’inspecteur de la signalisation routière que «la responsabilité de la commune pourra être engagée en cas d’accident dont la cause pourrait être imputée à un mauvais entretien de la chaussée».
La commune se penche sur le dossier depuis 2011, mais le mécanisme de frein à l’endettement empêchait d’envisager un tel investissement avant le bouclement des comptes de l’exercice 2017 en juin dernier.
Subvention cantonale jusqu’en 2020
Un second point explique l’empressement de l’exécutif. Actuellement en consultation, la nouvelle loi sur les routes et les voies publiques devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2020. Dès lors, les communes recevront annuellement une part sur la taxe des véhicules à moteur, qui est estimée à un peu moins de 15 000 francs pour Cornaux. Alors qu’aujourd’hui, le canton peut octroyer une subvention allant jusqu’à 40% du montant total des travaux pour un tronçon de ce type.
Certaines voix du législatif, à gauche comme à droite, demandaient d’attendre quelques mois les réponses du Conseil d’Etat et de la Confédération sur d’éventuelles subventions supplémentaires. Avec dix voix pour sur quinze, les élus ont finalement été convaincus de la nécessité d’agir vite. Les travaux devraient débuter en octobre pour se terminer deux mois plus tard.
130 camions par jour
«Trois entreprises du top-5 des impôts de personnes morales de la commune se trouvent le long de cette route», précise le conseiller communal Jean-Maurice Cantin. Parmi elles, la raffinerie de Cressier fait partie des plus grands utilisateurs du tronçon.
Chaque jour, 130 camions, dont deux tiers de 40 tonnes, l’empruntent en moyenne. L’entreprise fournit près du quart de la consommation suisse d’hydrocarbures, dont les deux tiers transitent par le rail. La commune ne possède pour l'heure aucune donnée sur la fréquentation du tronçon. Le Service des ponts et chaussées réalisera un comptage dans deux semaines.