Je suis un peu stressée, avoue Monika Krajci, 17 ans. Quand je parlais à la caméra, je ne pensais pas à la diffusion.» Steeve Guillod, 16 ans, ne laisse pour sa part transparaître aucune inquiétude. «Nos proches ont déjà visionné le film. Les critiques négatives des gens, on s'en moque.» Alexandre Pellaux, 17 ans, demeure plus réservé. «Je suis prudent. Déjà lors du tournage, je pesais mes mots. J'ai même tenu des propos qui ne reflétaient pas vraiment ma pensée profonde.» Malgré les légères divergences, tous semblent empreints d'un même enthousiasme. «Ce documentaire était une expérience extraordinaire!»
Inévitablement, la présence d'une caméra durant toute une année scolaire a engendré joies comme frustrations. «Parfois on nous filmait des journées entières, mais seules deux minutes de film apparaissent dans le documentaire», râlent les «acteurs».
Alexandre ajoute: «Dans le lancement, on m'entend dire une phrase qui, prise toute seule, déforme tout!» se plaint-il.
Malgré ces maigres zones d'ombres, nos jeunes interlocuteurs, une fois leurs critiques exprimées, ne tarissent pas d'éloge sur le reportage. «Tous les jeunes interrogés ont des personnalités très différentes, s'anime Monika. On ne nous donne pas une définition du spécimen «le jeune», les stéréotypes n'ont pas leur place dans ce reportage. Chacun garde son individualité.» Les questions aidant, certains ados d'apparence timide et conforme dévoilent un tempérament étonnant. «Adeline, par exemple, a une personnalité fascinante, révèle Monika. Ce documentaire m'a montré que personne ne se fond dans un moule lorsqu'il s'agit de sexualité.»
Pour Alexandre, pas question que l'on déshabille sa pensée une fois encore devant des caméras. Monika et Steeve, pour leur part, rempileraient volontiers pour un troisième volet. «L'amour à 25 ans serait un projet génial. Ça nous permettrait de voir si on a tenu la route», s'exclament-ils.
«On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans», disait Rimbaud. Michel Rodde nous démontre qu'à 16 ans, rêves, fraîcheur et maturité se confondent déjà. /LAP