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Neuchâtel: Pierre Meunier, dompteur de la pesanteur au théâtre du Passage

«L’homme de plein vent», joué au théâtre du Passage pour le Festival international de marionnettes de Neuchâtel. Une pièce créée en 1996 par Pierre Meunier et le comédien Hervé Pierre.

11 nov. 2019, 15:33
Pierre Meunier emprunte beaucoup à l'art du cirque, d'où il vient.

Quelle belle épopée nous a fait vivre Pierre Meunier samedi soir au théâtre Passage! Dans le cadre du festival MarionNEttes, il a donné une nouvelle version, modulée par la scénographe Marguerite Bordat, de sa pièce créée en 1996 déjà avec son complice le comédien Hervé Pierre.

Son personnage de Léopold von Fliegenstein, sorte d’avatar de Don Quichotte et du baron de Münchhausen, se pique de combattre toute forme de pesanteur, qu’elle soit physique ou mentale. Pour accomplir cette révolution pondérale, il s’associe à un vérificateur des poids et mesures quelque peu contrarié dans son amour pour le kilogramme étalon.

Des objets qui prennent vie

Les tribulations comme les algarades des deux compères les malmènent davantage dans le sens vertical, derrière un rideau de nuages, comme des pantins insurgés. Ils s’emploient à éviter les chutes, agrippant des gouttières pour dévier un fracas de boulet avant de jouer du cor des Alpes.

Stances poétiques et lieder accompagnent en musique les acrobaties du duo autour d’objets auxquels il prête vie: mobile aux penchants de séductrice, balancelle à funambules et autre ressort à lames rétif au dressage concourent à apporter à travers leurs manœuvres un peu de légèreté à l’univers entier. Un souffle de vent pénétrant dans le ventre.

Las, constatant sa défaite malgré l’énergie déployée face à la toute-puissante gravitation, le héros décide de dire adieu à son allié et fait le choix de se pendre. L’ironie du sort veut que son rêve de décollage se réalise alors: un arbre se relève après sa chute, la lune puis les comètes éclairent son ascension jusqu’à la Grande Ourse. Merveille du théâtre où, avec un rien, un autre monde s’ouvre. Celui de l’imaginaire, où tout est possible.

Didier Delacroix

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