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Neuchâtel: les Assises romandes de l’égalité pour faire le point

La 8e édition des Assises romandes de l’égalité s’est tenue ce jeudi à Neuchâtel. Une opportunité de réaliser un tour d’horizon sur les actions et les recherches menées sur le sujet.

23 janv. 2020, 14:45
Les assises ont réuni sur le site de Microcity quelque 80 personnes, en majorité des femmes, venant des bureaux de l’égalité des cantons, des villes et des hautes écoles de Suisse romande.

Les Assises romandes de l’égalité ont tenu leur 8e édition jeudi à Neuchâtel. L’occasion de faire le point sur les actions menées, avec la présentation de recherches touchant aux comportements tant au travail et qu’à l’école.

Les assises étaient organisées par la Conférence romande des bureaux de l’égalité (egalite.ch), présidée en 2020 par la Neuchâteloise Nicole Baur. Elles ont réuni sur le site de Microcity quelque 80 personnes, en majorité des femmes, venant des bureaux de l’égalité des cantons, des villes et des hautes écoles de Suisse romande.

La conseillère d’Etat neuchâteloise Monika Maire-Hefti, en charge de l’éducation et de la famille, a salué leur engagement. «L’égalité est à inscrire systématiquement dans les programmes d’instruction publique». La magistrate socialiste a loué encore la ténacité de celles et ceux qui oeuvrent face aux résistances encore nombreuses.

La question des plafonds divers empêchant les femmes de profiter des mêmes promotions professionnelles que les hommes a fait l’objet d’une présentation de Farinaz Fassa, professeure à l’Université de Lausanne. Ses travaux sur la ségrégation verticale, parmi le personnel académique, ont mis en lumière le phénomène du tuyau percé.

Plancher collant

Ce dernier mentionne le fait que les femmes partent, s’évaporent au fil de leur carrière, selon un mécanisme lié à la vie personnelle et à la structure de promotion. Il apparaît notamment que les soutiens informels et les stéréotypes sont moins favorables aux femmes dans la quête de postes «stabilisés».

Les notions comme les fameux plafonds de verre ou de fer ressortent invariablement, mais aussi du ciel de plomb, pénalisant pour décrocher ces postes stables, qui restent le bien des hommes. Il a été aussi question du plancher collant, qui obstrue les perspectives de promotion en début de carrière.

Anne-Françoise Praz, professeure à l’Université de Fribourg, a parlé de l’histoire de l’éducation sexuelle et enjeux pour l’égalité, à deux époques (1900 et 1960). Ses travaux révèlent des discours faits d’aller-retour. «La sexualité, c’est aussi autre chose, avec une dimension sociale, avec les acteurs qui parlent de la thématique».

La sexualité, c’est aussi autre chose, avec une dimension sociale, avec les acteurs qui parlent de la thématique.
Anne-Françoise Praz, professeure à l’Université de Fribourg

Pratique du football

L’étude du 2e observatoire, présentée par Bulle Nanjoud, de l’Université de Genève, s’intéresse quant à elle, dans sa version 2018, aux comportements dans la petite enfance et à l’école primaire dans quatre cantons (GE, FR, NE et JU). L’observation a duré un an, avec la mise en exergue de quatre domaines.

Ces derniers sont la socialisation genrée, les discriminations et les violences de genre, les manuels scolaires et la parole des élèves. L’occupation de l’espace lors des récréations, avec le cas de la pratique du football entre filles et garçons a fait l’objet du court-métrage «Les filles et le foot: la fin du hors-jeu».

Un autre exemple signale que les manuels recourent encore très majoritairement aux illustrations montrant des garçons, a relevé Bulle Nanjoud. L’étude a débouché par ailleurs sur la parution d’un guide intitulé «Le ballon de Manon et la corde à sauter de Noé».

La manifestation a permis encore de lancer les volumes 2 et 3 du projet «L’école de l’égalité, un choix d’activité pour une pédagogie égalitaire entre filles et garçons». Le matériel, destiné au cycle 2, offre un support pour les enseignants, notamment sur tout ce qui touche au genre, a expliqué la cheffe de projet Seema Ney.

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