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Relégué sur le tapis vert, le CEP fera recours

Après avoir sauvé sa place, sur le terrain, en LNA masculine, le CEP Cortaillod a été relégué, sur le tapis vert, pour avoir aligné trop d'étrangers. Le club n'accepte pas cette décision «qui bafoue le droit des personnes». Il a pris un avocat et fera recours. Le 30 juin, lors de la finale du championnat de Suisse interclubs de LNA masculine, le CEP Cortaillod a pris le septième rang final devant le ST Berne, relégué en LNB. La joie a été comme... l'été, de courte durée. Le 4 septembre, Swiss Athletics a signalé au club qu'il n'avait pas respecté le règlement - qui autorise la présence de deux étrangers par équipe - et lui a retiré tous ses points «mal acquis», ce qui l'a conjointement condamné à la dernière place et à la relégation.

19 sept. 2007, 12:00

Reste la clé du problème: qu'est-ce donc qu'un étranger?

Pour Claude Meisterhans, le CEP, s'il a bel et bien concouru avec cinq «non Suisses», n'a en réalité aligné que deux «vrais» étrangers, le Français Hervé Paris et le Brésilien de Peseux Henrique Ferreira. Les Français Frédéric Mignot (protégé par son statut de junior), Laurent Moulinier et Rodolphe Bouchard (qui résident en Suisse et sont titulaires d'un permis C) devant être considérés comme assimilés. Le boss rappelle, en outre, que Ferreira a été sacré vice-champion de... Suisse espoirs cette année au marteau!

«Le règlement est équivoque», dénonce Claude Meisterhans, qui souligne que le CEP n'aligne aucun de ces doubles licenciés qui, ailleurs, faussent le jeu à longueur d'interclubs. «Pour nous, un étranger est quelqu'un qui ne réside pas en Suisse, ou alors de manière très sporadique. On nous a expliqué le règlement plus clairement... le jour même de la finale! J'ai demandé si Blocher était derrière tout ça! On savait que l'on risquait la disqualification, mais il était exclu de laisser Moulinier ou Bouchard sur la touche, sachant que les résultats de ce dernier ne compteraient de toute manière pas dans le décompte final.»

Le secrétaire du CEP étaie: «Laurent Moulinier est arrivé en Suisse en 1988. Il a disputé les interclubs de 1991 à 2006 avec le CEP. Il a le droit de vote communal et cantonal et pourrait être élu maire de La Chaux-de-Fonds! Il est président (et entraîneur) de la section d'athlétisme du CEP... Si un athlète comme lui ne peut pas défendre les couleurs de son club, car considéré comme étranger par Swiss Athletics, il s'agit ni plus, ni moins, d'une forme de ségrégationnisme. C'est inadmissible.»

Le pire: Laurent Moulinier a marqué des points au disque uniquement, précédant José Delémont de quelques centimètres. Si on lui «biffe» ce résultat, c'est son coéquipier qui comptabilise pour le CEP. Dont le maintien sportif, sur le terrain, ne souffre ainsi aucune discussion.

Le recours du CEP auprès du tribunal arbitral de Swiss Athletics sera envoyé aujourd'hui au plus tard. «Au besoin, nous irons jusqu'au TAS (Tribunal arbitral du sport) à Lausanne», prévient Claude Meisterhans, plutôt serein. «On a pris divers avis de droit et, en principe, on devrait avoir gain de cause. On verra bien.»

C'est peut-être un indice. Pour les interclubs 2008, Swiss Athletics proposerait d'autoriser la présence de tous les athlètes... résidant en Suisse! L'ironie est sous-jacente. Avec un tel règlement, l'affaire à suivre du CEP n'en serait pas une.

Tout bêtement. / PTU

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