Hier, en compagnie de son collègue de Corcelles-Cormondrèche Jean-Marc Nydegger et de Raphaël Comte, président de la commission de fusion, il s'est ouvert à la réflexion.
Le noeud de la question: les finances, bien sûr. Un rapport de l'Institut de hautes études en administration publique (Idheap), remis aux conseillers généraux des deux communes, mais non rendu public, révélait au mois de juin «l'affaiblissement de la compatibilité financière» des deux communes «entre l'estimation 2003 et l'estimation 2005».
Ce rapport a fait l'objet d'une séance du Conseil général de Peseux le 28 septembre dernier. Cette séance s'est tenue à huis clos. Etrange pratique - bien que légale - pour une discussion d'intérêt public, vu les enjeux. «Une maladresse», concède Patrice Neuenschwander.
Qu'écrit l'Idheap, dans ce fameux rapport resté confidentiel? Notamment ceci: «Dans les deux communes, les résultats de l'exercice 2005 montrent des coefficients d'impôt trop bas par rapport à l'objectif d'équilibre ou des charges trop élevées.» En chiffres, cela s'est traduit par un excédent de charges de 706.000 fr. pour Peseux et de 845.000 fr. pour celle de Corcelles-Cormondrèche.
Et les experts de souligner à gros traits: «Sans vouloir présumer des résultats financiers de l'exercice en cours (2006), le débat sur la convention de fusion entre les deux communes nécessite une approche prudente.»
Avec, à la clef, une recommandation: «La prudence plaide en faveur de la mise sur pied d'une politique de convergence financière, si possible déjà dans le cadre de l'élaboration du budget 2007».
Autrement dit, il faut envisager immédiatement une augmentation du coefficient d'impôts à Peseux pour s'approcher de celui pratiqué à Corcelles-Cormondrèche.
Et le Conseil communal subiéreux va effectivement proposer une hausse de trois points lors du Conseil général du 15 décembre prochain.
Mais Patrice Neuenschwander écarte énergiquement tout lien entre cette proposition de hausse fiscale et la future fusion. La recommandation des experts ne serait donc pour rien dans la décision de l'exécutif.
«Avec son coefficient de 64, la commune de Peseux vit au-dessus de ses moyens, argumente Patrice Neuenschwander, citant l'«important déficit prévu au budget 2006, qui risque bien de se réaliser». Quant au budget 2007, il présentait un trou de 1,5 million: «Inacceptable!», scande le conseiller communal. «Donc, même si c'est ce que vont penser certaines personnes, la hausse fiscale à venir n'a rien à voir avec la fusion.»
Avec un nouveau coefficient de 67, Peseux se rapprocherait néanmoins du coefficient d'équilibre de la commune fusionnée, estimé entre 68 et 69. Avec un coefficient à 67 et les mesures d'économies déjà prises, le déficit 2007 serait ramené de 1,5 à 0,3 million.
Corcelles-Cormondrèche vit avec un coefficient de 72, qui lui permet d'envisager un exercice 2007 bénéficiaire. «Ce serait toutefois un mauvais calcul de baisser notre coefficient», dit Jean-Marc Nydegger, dans la mesure où toute baisse fiscale se traduit par une hausse de la contribution au titre de la péréquation.
A Corcelles-Cormondrèche, il faudra donc peut-être attendre la fusion pour payer moins d'impôts. / LBY