«Je suis hypercontent.» A l’heure de dresser un premier bilan du système «cashless», qui bannit l’argent liquide de la Braderie, Denis Cattin se veut positif. «Les gens sont très satisfaits. Nous avons reçu beaucoup de remerciements.»

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Les chiffres définitifs ne sont pas encore connus. Le membre du comité d’organisation évalue à plus de 10 000 le nombre de cartes chargées lors de cette édition.

Du côté des stands, la majorité des tenanciers évoquent la simplicité du système, même si des corrections devront être apportées. Une minorité n’en a pas voulu. Ils devront revoir leur position l’année prochaine.

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Obligatoire pour les stands en 2023

«En 2023, ce système sera obligatoire. Nous sommes confiants, car 95% des stands se disent hypercontents. L’organisation quotidienne est plus simple. Ils n’ont plus besoin de caisse, ni de rendre la monnaie. C’est plus facile aussi de rembourser la consigne de 2 francs pour les gobelets. Cet avantage sera encore plus grand l’année prochaine, avec l’obligation d’utiliser de la vaisselle compostable ou réutilisable», relève Denis Cattin.

La grande majorité des stands et des clients ont adopté la carte «cashless». Photo: Christian Galley

«Nous allons garder le même système pour l’année prochaine, en le corrigeant et en l’améliorant. Nous étions tenus cette année par des délais très courts. Nous prendrons plus de temps pour bien l’expliquer, et les responsables de stands se seront déjà familiarisés avec ce nouveau fonctionnement. Nous sommes sur de bons rails», ajoute le membre du comité.

«Nous nous sommes mis une grosse pression, et nous l’assumons. Nous arrivons à la gérer et à répondre à la demande», poursuit-il. «Nous n’échapperons pas à la petite monnaie du café du samedi matin à 4 francs, mais la carte 'cashless' deviendra obligatoire», insiste-t-il.

Ouverture élargie

Pour cette première, une permanence a été mise en place. Elle devait fermer à 21h le vendredi et le samedi soir. Face à la demande, les horaires ont été prolongés jusqu’à 2h du matin. «C’est beaucoup de boulot pour des bénévoles comme nous, mais l’attente pour obtenir et charger une carte n’a pas dépassé 15 minutes», assure le Monsieur «cashless» de la manifestation. «Même si les structures ne sont pas les mêmes, on peut parfois attendre jusqu’à une heure dans certains grands festivals…»

Aller vers les personnes âgées

Une centaine de personnes, non détentrices d’une carte de crédit ou de débit, ont eu recours à cette permanence. Deux homes de La Chaux-de-Fonds sont venus à la fête. «Pour les personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec l’informatique, avec le chargement et l’utilisation d’une carte, cela peut vite être compliqué», reconnaît Denis Cattin.

L’an prochain, le comité va s’approcher des associations Procap et Avivo, pour mieux informer et encadrer les aînés. «Cela vaut la peine de prendre une heure pour leur expliquer comment ça fonctionne, et les aider à faire le premier pas.»

Je le dis haut et fort: les montants chargés dans les stands et les dépenses personnelles des gens, je ne les connais pas.

Denis Cattin, Monsieur «cashless» de la Braderie

Un habitué de la Braderie, domicilié à Montreux, a même écrit au comité pour savoir comment il pouvait obtenir une carte. Une enveloppe à son nom lui a été remise, une fois son identité vérifiée, à son arrivée dans la Métropole horlogère.

Denis Cattin confirme que des commerçants se sont retrouvés à court de cartes à distribuer. «Certains nous ont téléphoné en catastrophe. En tant que Chaux-de-Fonnier, ce qui me fait vraiment plaisir, c’est que les gens ont joué le jeu et sont allés dans les commerces locaux. C’était aussi le but de les soutenir. Ça nous tient très à cœur.»

A court de gobelets

Du côté des gobelets, deux stands au moins se sont retrouvés sans verres réutilisables et ont servi des boissons dans des contenants en plastique.

«J’ai été personnellement servi dans un verre en plastique», confie Denis Cattin. «C’était samedi à 1h du matin, ils n’avaient plus de gobelets. Par équité envers les autres stands, j’aurais dû leur dire de fermer. Mais ils n’ont pas fait exprès, se sont excusés, et ce matin, ils avaient à nouveau des gobelets. Avec l’expérience, ce genre de couac ne devrait plus arriver l’année prochaine», confie le membre du comité.

«Sur le plan de la logistique, cela nous permet de constater qu’il ne faut plus distribuer les gobelets seulement tôt le matin. Il faudra peut-être aussi le faire avant midi et avant le souper.» C’est l’un des enseignements de cette première édition «cashless»: une gestion dynamique 24 heures sur 24 doit prévaloir durant toute la Braderie.

Critiques entendues

Du côté du public, certains clients ne voulaient pas entendre parler de ce nouveau système. «Dans une ville de gauche, c’est le comble, on exclut des gens», nous expliquait un consommateur, carte en main. D’autres nous assuraient avoir pu faire la fête en contournant le système «cashless».

«98% des gens qui se posaient des questions concernant la confidentialité, qui se demandaient si on allait les reconnaître ou les tracer, se sont rendu compte que la liberté reste totale», souligne Denis Cattin. «Je le dis haut et fort: les montants chargés dans les stands et les dépenses personnelles des gens, je ne les connais pas.»

Pour l’anecdote, il a croisé un homme critique, et plutôt virulent. «Je lui ai expliqué les avantages du système 'cashless', autant pour les stands que pour les festivaliers. A la fin, il a voulu tester. Mais au moment de prendre sa bourse, elle avait disparu, il se l’était fait voler! S’il avait eu sa carte 'cashless', il aurait récupéré son argent.» Volée, une carte peut être bloquée et le solde reversé sur une autre carte par les organisateurs.

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