Le thème a donc inspiré pour la première fois tout ce que Saint-Imier compte comme institutions culturelles et écoles. En quelques mois, le pianiste Pierre Eggimann, le Centre de culture et de loisirs (CCL), la coopérative culturelle Espace noir, la fondation Mémoires d'ici, l'Ecole de musique du Jura bernois et bien d'autres ont préparé un «Printemps 08» de derrière les fagots. De mi-mars à fin avril, les activités tournant autour de l'anarchisme vont tenter de persuader la population de se réapproprier son passé.
Pour cela, les organisateurs, Pamela Orval en particulier, ont travaillé avec les écoles de la place, avec l'expression artistique comme fil rouge. «Les enfants nous ont comblés avec leur spontanéité», a expliqué hier Pamela Orval. Et le projet de Pierre Eggimann d'enregistrer un disque de chansons révolutionnaires a ainsi débouché sur un printemps alliant beaux-arts, musique, multimédia, recherches historiques, conférences et autres ateliers. «Nous n'aurions pas pu réaliser cette performance si nous n'avions pas déjà partagé des expériences de collaboration par le passé», a indiqué le pianiste à l'origine du projet.
S'ils parlent de liberté, les artistes engagés dans le programme s'imposent toutefois toutes sortes de contraintes. Comme celle de la plasticienne Sabine Oppliger, de Cormoret, qui va peindre pendant le concert de l'Ensemble vocal d'Erguël. «La liberté s'exprime lorsque nous en avons choisi les contraintes», a lancé Michel Némitz, de la coopérative culturelle Espace noir. Les musiciens et les peintres connaissent bien cette ligne de conduite, notamment lorsqu'ils improvisent. /PHC
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