L'orgue a dévoilé tous ses mystères

14 mars 2009, 08:37

Des dizaines d'enfants ont investi les bancs de la Collégiale de Neuchâtel, jeudi soir, accompagnés de quelques adultes attentifs. Calmes, sages, ces jeunes auditeurs cherchent une place entre les colonnes, espérant voir l'orgue et l'écran. Le public, peu nombreux, semble satisfait; tout le monde est assis. Le spectacle «Cocoricorgue» peut commencer.

Guy Bovet, maître d'½uvre. Auteur-compositeur-interprète-dessinateur. François Jacot en conteur complice suit scrupuleusement le texte. L'histoire de l'orgue. Le sujet est parfait. Les enfants sont certainement intéressés par cet instrument mystérieux, grandiose, respectable entre tous. Un peu piano par ses claviers, un peu flûtes par ses tubes, un peu oiseaux, voix, trompettes, bourdons. Magistral!

L'histoire commence par celle du dieu Pan très farceur, gras et laid, qui s'amuse à effrayer les gens. Voulant faire des flûtes avec des roseaux, il tombe dans l'eau, rencontre quelques canards effarouchés. Invente la flûte de Pan. Joue inlassablement. Plus personne ne le craint, tant son chant est doux et beau. Ktésibios d'Alexandrie cherche à faire une flûte géante construite de longs tuyaux. Manquant d'air, il imagine un système hydraulique. Des siècles plus tard, des soufflets activés pas des dizaines de personnes amèneront l'air nécessaire à activer les immenses tuyaux de l'orgue. L'instrument est né.

François Jacot raconte alors les différents jeux de l'orgue, les bourdons, les flûtes, les voix célestes et tous les autres. Il faut les rassembler dans un grand buffet. Guy Bovet les illustre musicalement avec l'autorité qu'on lui connaît (oiseaux célestes et cortège militaire au pas). Ses dessins projetés sur l'écran géant sont variés et habiles, souvent naïfs (ou enfantins?). Très pédagogique, l'aventure se déroule sans heurt. L'humour y est bien discret. Une fugue de Bach en apothéose impressionne le petit Basile. Quel jeu de jambes!