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L'évêque a 500 amis sur Facebook

04 nov. 2011, 11:18

Les 690 000 catholiques du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg et Neuchâtel ont un nouveau berger. Le père dominicain Charles Morerod, 50 ans, s'est présenté hier à la presse dans le hall de l'évêché de Fribourg. L'homme semble un peu raide, mais il n'a pas hésité à venir saluer individuellement chaque journaliste présent.

Et si son prédécesseur, Mgr Bernard Genoud, décédé en septembre 2010, avait institué les soirées-bistrot pour aller à la rencontre de la population dans des établissements publics, c'est peut-être sur Facebook que le nouvel évêque retrouvera ses ouailles.

Celui qui est désormais Mgr Morerod - il le sera formellement le 11 décembre prochain lors de sa consécration épiscopale à la cathédrale Saint-Nicolas à Fribourg - possède en effet depuis quelques années un compte Facebook qu'il utilise régulièrement: «Depuis mercredi, j'ai subitement beaucoup de demandes de nouveaux amis», remarque-t-il en souriant. Hier après-midi, son profil Facebook affichait en tout cas plus de 530 amis. «J'aimerais bien continuer à utiliser Facebook, mais je ne sais pas encore comment je vais pouvoir gérer tout ça.»

Outre Facebook, Mgr Morerod souhaite mieux utiliser les outils internet pour entrer en dialogue avec les catholiques de son diocèse: «Je suis souvent sur internet pour rechercher des informations et je constate régulièrement qu'il y a beaucoup de questions concernant la religion catholique sur des sites protestants. Il faudrait donc que nous ouvrions des sites interactifs pour répondre à ces interrogations.»

Diocèse à découvrir

Mais Mgr Morerod n'entend pas n'être qu'un évêque Facebook ou même internet! S'il a bien conscience que la tâche qui l'attend est d'autant plus lourde qu'elle est fondamentalement différente de celle qu'il avait à Rome, il entend tout d'abord prendre le pouls de son diocèse de manière tout à fait traditionnelle: «Il faut que je découvre le diocèse, que j'aille à la rencontre des gens, que j'écoute ce qu'ils ont à me dire. Et je me réjouis de faire ce travail.»

S'il avoue qu'il lui est difficile pour l'instant de présenter un quelconque programme de ce qu'il entend faire dans le diocèse, il explique cependant ce qui constitue, à ses yeux, son principal défi: «Il faut montrer aux gens que c'est une joie d'être croyant! Vous savez, il y a beaucoup d'ignorance en matière de foi.»

Et le fait d'avoir abandonné un travail académique pour une tâche pastorale ne lui fait pas peur: «J'ai toujours eu, à côté de l'enseignement, une activité pastorale. Et l'enseignement est aussi une activité pastorale.» Le nouvel évêque est très attendu par ailleurs sur la question de l'œcuménisme dont on dit qu'il est un grand spécialiste. Un dossier d'autant plus important dans un diocèse qui couvre trois cantons à tradition protestante. Sur ce dossier, il fait preuve d'une prudence de Sioux: «Il faudra entamer le dialogue avec les responsables des Eglises protestantes, aller à leur rencontre. Mais ça ne dépend pas que de moi.»

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