Saviez-vous qu’une famille d’hermines mange une centaine de campagnols par semaine? Que le cœur de ces petits carnivores bat 360 fois par minute? Ou encore que la partie noire au bout de la queue qui subsiste lorsque l’hermine revêt son pelage d’hiver entièrement blanc est un leurre pour détourner l’attention des prédateurs?

Tout ceci, et bien plus encore, vous l’apprendrez en regardant «Nos amis sauvages», ce samedi 16 septembre à 18h45 sur RTS Un. La quatrième saison de cette émission lancée par le fondateur de «La Salamandre» Julien Perrot accueille désormais comme coprésentatrice la comédienne genevoise Zoé Schellenberg, «qui rend l’émission plus drôle et pétillante», selon le Neuchâtelois.

L’épisode de samedi, consacré à l’hermine, a été tourné dans l’Arc jurassien, notamment à La Chaux-de-Fonds, chez la naturaliste et photographe Patricia Huguenin.

Des hermines au bain

Cette laborantine retraitée, passionnée de nature depuis l’enfance, vit depuis une dizaine d’années dans une maison située sur les hauts de la Métropole horlogère, en lisière de forêt. «Les hermines sont très curieuses et si elles sont là, il n’y a pas forcément besoin de se cacher pour les observer», explique-t-elle. Elle en voit régulièrement jouer dans son jardin, gambader sur un muret ou traîner un campagnol fraîchement chassé sous la porte de son réduit à bois.

Patricia Huguenin a installé devant chez elle, juste à côté d’une coupelle d’eau, un piège photo. Cet appareil lui a permis d’immortaliser des hermines en train de boire, mais aussi de jouer dans l’eau. Des vidéos reprises dans «Nos amis sauvages».

Un épisode de «La Minute nature» avec Patricia Huguenin

Décharges énergétiques

Photographe talentueuse, Patricia Huguenin a déjà publié plusieurs de ses images dans «La Salamandre», notamment dans le numéro de décembre dernier consacré à l’hermine. «Elle est belle en toute saison, mais en hiver, avec son pelage blanc sur le blanc de la neige, c’est incroyable!», s’enthousiasme-t-elle.

Autre particularité: l’hermine dort entre 15h et 18h par jour. Une nécessité, car lorsqu’elle est éveillée, elle dépense énormément d’énergie pour chasser. «Elle a des décharges énergétiques incroyables, qui se produisent souvent juste après qu’elle a tué une proie, avant qu’elle l’emmène dans son garde-manger», remarque la naturaliste. Elle se déplace alors à une vitesse prodigieuse, comme en témoignent les images prises par la Chaux-de-Fonnière.

Cultiver la joie

La naturaliste conseille aux propriétaires de jardins d’installer de petits tas de pierres ou de branchages ainsi que des coupelles d’eau pour rendre la vie des hermines moins difficile. Et d’éviter les trappes à souris en tunnel, dans lesquelles les petits carnivores s’engagent aussi et meurent.

Enfin, elle recommande aux photographes de se renseigner sur les animaux qu’ils souhaitent photographier, pour éviter de les déranger: «Il faut absolument respecter la nature, elle est plus importante que les 'likes' sur les réseaux sociaux!»

«Patricia est pleine d’amour pour les animaux sauvages», commente Julien Perrot. L’intéressée ne dément pas: «J’aime les animaux de tout mon cœur, très profondément, comme les êtres humains», explique-t-elle. Elle souffre donc beaucoup de l’actuelle chute de la biodiversité, due notamment à l’urbanisation galopante et à l’agriculture intensive.

«Quand on est naturaliste, il faut vraiment cultiver la joie, savourer chaque belle chose que l’on voit. Sinon, on se pend.»

Des hermines chaux-de-fonnières en vedette d’une émission de la RTS

Le prochain épisode de «Nos amis sauvages» donne la parole à la naturaliste chaux-de-fonnière Patricia Huguenin. A découvrir ce samedi 16 septembre.