Le Beat Festival, dédié aux musiques urbaines, a tenu sa première édition samedi 27 novembre aux patinoires du Littoral. La soirée déchaînée, mais très encadrée, s’est terminée sans problème majeur.

Accueillir des milliers personnes dans le stade de glace de Neuchâtel n’est pas banal. Pendant des années, les producteurs de concerts de musiques actuelles y ont renoncé pour des raisons de rentabilité.

Nous avons voulu suivre le déroulement de la soirée et avons questionné l’organisateur du Beat Festival sur les mesures de sécurité prises (notamment à la suite du mouvement de foule mortel, qui a eu lieu lors du festival Astroworld le 5 novembre au Texas).

Une soirée dans l’Arc jurassien était attendue parce qu’il est difficile pour le jeune public de se déplacer jusqu’à Genève.

Karim Shili, TCO Prod

«Une soirée dans l’Arc jurassien était attendue»

L’événement, qui a déjà connu plusieurs éditions à l’Arena de Genève, est produit par Soldout Productions, agence lausannoise d’organisation d’événements culturels, et TCO Prod, entreprise zurichoise de production d’artistes spécialisée dans les musiques urbaines francophones.

Samedi, c’est le Neuchâtelois Karim Shili, de TCO Prod, qui était aux commandes. «Une soirée dans l’Arc jurassien était attendue parce qu’il est difficile pour le jeune public de se déplacer jusqu’à Genève», se réjouit-il.

Une énergie sous contrôle

La scène du Beat Festival voit se succéder, entre 19h et 2h du matin, SDM, Soso Maness, Gazo, Kobal LaD et Maes. Ces artistes produisent un rap très énergique, aux paroles parfois rudes. Mais samedi soir, ils ont encore démontré que leur musique pouvait produire des soirées à l’ambiance détendue.

Quelques moments chauds sont toutefois à signaler. Aux premiers rangs, plusieurs jeunes, en grande majorité des femmes, sont extraites de la foule par des agents de sécurité. Toutes et tous quittent cependant le devant de la scène sur leurs deux pieds.

Dans la salle, le pogo, pratique héritée des concerts de rock qui consiste à sauter et se bousculer, est observé sporadiquement. «Le résultat le plus fréquent, ce sont les foulures», indique Karim Shili. Pour éviter que le jeu ne dégénère, la production veille au grain. «Les artistes aiment faire bouger le public, mais ils sont bienveillants. En outre, un 'stage manager' (directeur de scène) observe les mouvements de la foule et invite le rappeur à la modération, si nécessaire».

L’alcool, principal motif d’inquiétude

Autre point à surveiller: la consommation. Les bars sont tenus par un personnel «sensibilisé aux questions d’alcoolémie», indique Karim Shili. Par ailleurs, au vu de doutes sur de potentiels usages de GHB dans de récentes soirées neuchâteloises, «le personnel a été informé des symptômes à surveiller et de la conduite à adopter envers le public».

L’organisateur indique après la fin de l’événement «n’avoir eu connaissance d’aucun incident lié au GHB lors du Beat Festival». Un porte-parole de la police confirme aussi que celle-ci «n’a pas eu à intervenir au cours de cette soirée, où les forces de l’ordre étaient présentes». Pendant l’un des concerts, un spectateur a fait usage de spray au poivre pour des raisons inconnues. Quelques personnes ont été brièvement incommodées.

En tout, les samaritains ont porté secours à 60 personnes. Karim Shili indique qu’entre la production (environ 60 personnes), la sécurité privée et les samaritains, plus de 100 personnes étaient mobilisées. Ce chiffre ne comprend pas les effectifs de la police. La présence d’agents du Service cantonal de la consommation a en outre été observée.

Beat Festival: beaucoup de pogos, peu de bobos aux patinoires du Littoral

Ce samedi 27 novembre, 6000 jeunes sont venus aux patinoires du Littoral pour se chauffer au son de cinq stars du rap français. Attention les oreilles, mais surtout, attention les orteils.