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Adieu, cornets à la crème du Chalet Heimelig!

Des visiteurs continuent d'y monter et de se trouver nez à nez avec des travaux de transformation: le Chalet Heimelig au Mont-Cornu a été racheté par un propriétaire privé et le restaurant a fermé ses portes.

28 juil. 2007, 12:00

C'est toute une page d'histoire qui se tourne. Le Chalet Heimelig méritait bien son nom. On y accourait par cars entiers pour déguster les cornets à la crème, les tartes aux framboises ou le poulet aux morilles. Il y avait même à l'époque un service de cars qui partaient de la gare de La Chaux-de-Fonds pour apporter les touristes les mercredis, samedis et dimanches après-midis pour les «quatre heures». Des classes venaient y faire leur course d'école. On y venait à pied ou à ski, les patrons horlogers, les marcheurs, les gourmands, les personnalités, comme Pierre Aubert, et avant lui, son père qui venait jouer au tennis (c'est à son initiative que les courts avaient été construits).

Dans les années vingt, le domaine est acheté par Ernest Ritter, marchand de bétail originaire de Berthoud. Au début, sa femme y crée une crémerie: meringues, cornets à la crème, tartes aux fruits... Et puis la crémerie se transforme en restaurant, se souvient la petite-fille, Sylvia Ritter. Avec le temps, son père remet le chalet à la célèbre Lotti Bürri, femme de caractère qui n'avait pas la langue dans sa poche et qui en a tenu les rênes pendant plus de vingt ans, avant de le remettre à Dominique et Daniel Chiecchi, les derniers tenanciers.

Ce poulet aux morilles, qui avait un retentissement si considérable? «Je l'ai toujours connu!», affirme Sylvia Ritter. A l'époque, il coûtait un franc plus cher que l'entrecôte. De son enfance passée dans le restaurant paternel, elle garde de chaleureux souvenirs, si ce n'est que les enfants devaient débarrasser les tables et faire la vaisselle pendant leurs jours de congé. Mais elle se souvient du tram que son père avait acheté lorsque la ligne a été démontée. Les enfants s'y sont amusés pendant une bonne douzaine d'années, jusqu'à ce qu'il devienne dangereux et finisse à la casse. C'est aussi son père qui embarquait dans sa jeep tous les enfants du coin, dont Jean-Pierre Lüthi, aujourd'hui patron de l'auberge du Mont-Cornu, pour les mener à l'école. «On était parfois douze, on s'entassait, mais les normes étaient moins sévères qu'aujourd'hui!»

C'était une autre époque. Le Chalet Heimelig a vécu... /cld

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