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Un bonheur au goût de tristesse

15 août 2011, 10:44

«Ce n'est que du bonheur!» Malgré la défaite, cruelle, certainement injuste, facile à digérer comme un poisson pas frais, Catia Schalch n'est pas gagnée par l'amertume. «Les joueuses ont vraiment tout donné pendant ces deux semaines. Ried est allé chercher ses points et n'a rien donné. Cela ne donne qu'une envie: recommencer l'année prochaine!»

Samedi, le TC Mail s'est donc incliné face à Ried Wollerau en demi-finale des interclubs de LNA, 10-7 au champions tie-break (il y avait 3-3 après les doubles). Il y a douze mois, pour leur retour en LNA, les Neuchâteloises avaient déjà échoué dans la course au titre, en finale, contre le Chiasso de Conny Perrin, un champion sortant et complètement sorti en demie cette année (4-3) par Grasshopper, le futur champion (4-3).

Règle horrible... ou pas

Au bord du court no 2 des Eaux-Vives, les joueuses ont de la peine avec le mot bonheur. Céline Cattaneo fond en larmes et semble longtemps inconsolable après sa défaite dans le champions tie-break, au côté de Maria Abramovic. La faute à deux interceptions manquées à la volée et une ou deux balles mal contrôlées. «J'y suis allée et ça n'a pas payé, donc oui, ça fait mal», tente de sourire la prof du Mail. «J'ai l'impression qu'il n'y a que moi qui ai fait des fautes, j'en ai au moins cinq sous les yeux. Cette règle du champions tie-break est horrible quand on perd. C'est hyper violent comme sensation.» En face aussi, mais c'est de la joie.

Gaëlle Widmer, l'autre capitaine, se montre impeccable à la relance: «Si à chaque fois que tu y vas, tu réussis, la vie serait trop facile, ma fille!» Sa camarade sourit devant ce bel effort de philosophie. «Faut garder ça comme mot de la fin, vous n'aurez pas mieux!»

L'équipe neuchâteloise est allée au bout du suspense et de la journée. Ouverture des feux à 9h, extinction vers 20h15. Et un début de rencontre qui laisse augurer une issue finale bien différente. Gaëlle Widmer et Maria Abramovic - préférée à la Française Olivia Sanchez, qui avait encaissé un double 6-0 face à Stephanie Gehrlein en qualification - empochent deux premiers points qui ont l'air d'être prometteurs. C'est ensuite que la roue de la fortune va commencer à se tromper de sens.

Céline Cattaneo, gênée par un jeu d'ombre et de lumière sur le court - «Je n'aurais pas dû me prendre la tête avec ça», - s'incline 6-4 6-4 face à Belinda Bencic. «Je ne passe pas loin en ne livrant vraiment pas un bon match, c'est ça qui est décevant», souffle la Française. «J'étais sûre que la partie allait finir par tourner, mais je ne suis jamais entrée dans les schémas de jeu qui auraient pu me permettre de passer l'épaule comme en phase de poule.»

Résistance magnifique

Dans la foulée, Margalita Chakhnashvili, magnifique de résistance, échoue sur le fil - défaite 6-3 3-6 6-7 (6-8) - face à Sybille Bammer, malgré une balle de match dans sa raquette. «J'ai pris un risque, j'ai raté, voilà», souffle la Géorgienne, sans regret. «Faire trois sets contre une telle joueuse (réd: 19e mondiale en décembre 2007, vainqueur 6-1 7-5 de Stefanie Vögele en finale), c'est bien. J'ai donné tout ce que j'avais, malgré la fatigue.» 2-2 après les simples, 3-3 après les doubles (dont une défaite 10-5 au super tie-break), on connaît la suite.

«Un jour comme ça»

«On s'incline sur deux super tie-breaks et une balle de match manquée. Tout ce qui était tendu et qui aurait pu basculer dans notre camp a finalement tourné en leur faveur. C'était un jour comme ça», résume Gaëlle Widmer.

«On a fait nos choix ensemble et on les assume. Toute l'équipe était d'accord pour dire que la paire Abramovic-Cattaneo était la meilleure solution. Après, on peut toujours refaire le match... Peut-être que le duo Chakhnashvili-Widmer l'aurait emporté, on ne saura jamais.» En aparté: «Mais on aimerait bien le savoir...»

La capitaine l'avoue: «Dans le champions tie-break, rien à dire. Gehrlein et Bencic ont été meilleures et il faut l'accepter. Elles ont su garder leur diagonale à la perfection et on a dû tenter des choses pour essayer de gagner. Hélas, avec le stress, cela n'a pas fonctionné. C'est décevant, il y a un gros goût d'inachevé, mais c'est le sport.»

C'est la faute à personne, si ce n'est au tennis, ce sport tordu qui rappelle inlassablement que rien n'est jamais fini avant le dernier point, le tout dernier, pas celui d'avant. Ce côté retors est aussi une manière de beauté.

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