Ce concert était le premier pour la nouvelle batteuse, Michaela, qui a rejoint the Delilahs il y a deux mois. La chanteuse et bassiste, Muriel, voulait garder un groupe 100% féminin: «Une fille ne joue pas de la batterie comme un garçon le ferait, elle a une autre sensibilité».
Créé il y a trois ans, le groupe de Zoug a déjà une centaine de concerts au compteur, en Suisse et à l'étranger.
Inspiré de la new wave et du rock des années 1980, leur pop-rock conventionnel se démarque par la voix de leur chanteuse. Muriel adopte tour à tour la sensualité de Robert Smith (The Cure) et la puissance féminine dont Shirley Manson (Garbage) est un exemple.
Etre des filles dans le milieu du rock semble être autant un avantage qu'un désavantage. «On a une certaine visibilité, en étant un groupe féminin, mais on entend aussi des commentaires désagréables: certains pensent que nous ne sommes pas capables de jouer du rock. Nous voulons prouver le contraire.»
Leur jeune âge leur a aussi posé des difficultés. «Au début les gens voulaient nous changer, et nous disaient, vous pourriez vous habiller comme ça, être comme ça?» Mais ils ont compris que même à 20 ans, les Delilahs étaient des filles de caractère. Muriel reprend: «Nous voulons juste être nous-mêmes. Si les gens nous apprécient ainsi, tant mieux. Sinon tant pis.»
Les plans pour le futur des Delilahs? «On a fait quelques dates en Angleterre l'année passée, mais c'était trop tôt. On doit encore grandir avant d'y tenter notre chance. Là-bas, il y a beaucoup de groupes de qualité, la concurrence est rude.»
Pour l'instant, elles tournent en Suisse, en attendant la sortie de leur disque, probablement à la fin de l'année. /TAT