«Votre femme est primipare ou multipare?» Le mari reste interdit devant la question de la sage-femme. Elle l'agace avec ses termes techniques. La sage-femme traduit: «Est-ce que c'est son premier bébé?» La future mère, Léonie, rend la vie impossible à son mari. Elle a des envies de femme enceinte. Comme de voir son mari coiffé d'un pot de chambre. Il refuse. Crise conjugale. Pourtant, il y a pire: Léonie est en avance d'un bon mois. «Que va dire le monde?», s'inquiète son père. «Vous n'êtes mariés que depuis huit mois!»
Il faut remettre les textes de Feydeau dans leur contexte: la Belle-Epoque, la fin du 19e siècle. L'auteur offre une satire de ses contemporains, en particulier des bourgeois. Dans la première pièce, deux bourgeoises se font passer pour des femmes du monde auprès de leurs amants, avec plus ou moins de succès. Les spectateurs, eux, se tordent de rire.
«Les thèmes restent actuels», remarque le metteur en scène, Jacques Devenoges. «On est dans du théâtre de boulevard, mais très bien écrit.» La langue est travaillée, inventive. Avec un grain de folie. Les personnages, cocasses, se retrouvent dans des situations frisant l'absurde. A propos, Feydeau a fini ses jours... dans un asile.
Avec ce spectacle rythmé, la troupe de la Boutade salue la belle époque... du vaudeville! / TAT