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Incendie d’Auvernier: la prévenue à nouveau condamnée

Le Tribunal cantonal s’est intéressé à son tour à l’incendie qui avait détruit deux maisons à Auvernier en mars 2017. Comme en première instance, la prévenue, locataire de l’appartement où le feu a pris, a de nouveau été condamnée.

11 sept. 2019, 18:25
Les pompiers en pleine intervention, au matin du 25 mars 2017, à Auvernier.

Condamnée, mais exemptée de peine. Ce mercredi 11 septembre, la Cour pénale du Tribunal cantonal a presque repris intégralement le jugement de première instance concernant l’incendie qui avait ravagé deux maisons dans le vieux village d’Auvernier, en mars 2017. La prévenue, locataire de l’appartement où le feu a pris, a été jugée coupable «d’une faute légère aux conséquences graves». Les juges ont conclu que cette élue locale avait déjà été suffisamment punie par les conséquences de l’incendie qui a dévasté son logis.

Pour la Cour, le fond de l’affaire est clair. La prévenue a accueilli du monde chez elle le 24 mars 2017, a allumé des bougies, puis les a mal éteintes en fin de soirée, avant d’aller se coucher. Ce sont ces bougies qui ont mis le feu à leur socle en bois, puis à un meuble, puis à l’appartement. Dès lors, «la prévenue a violé les règles de prudence qui s’imposaient», en laissant les bougies allumées, sans surveillance. 

Enquête biaisée?

Si cette conclusion est totalement raccord avec le rapport des enquêteurs, la défense présentait une autre version des faits. Céline Vara, avocate de la prévenue, concluait à l’innocence de sa cliente. Selon la mandataire, l’enquête a été biaisée dès le départ. «Il y a eu un jugement dès le premier jour. La rigueur scientifique a été laissée au placard», a-t-elle plaidé.

«Si ma cliente n’avait pas évoqué les bougies lors de la première audience, aurait-elle été condamnée?» Pour l’avocate, les enquêteurs se sont tout de suite focalisés sur cet aspect et n’ont pas contrôlé d’autres causes potentielles, quand bien même la prévenue a toujours dit avoir éteint lesdites bougies. «Le lendemain de l’incendie, les enquêteurs n’ont encore rien, mais l’interrogatoire est déjà parti sur une négligence.» 

Si sa cliente a ensuite dit aux enquêteurs ne pas pouvoir exclure un souci avec les bougies, ce doute a été formulé à la suite de l’insistance des policiers, juge-t-elle, concluant à un doute bien trop important pour condamner la prévenue.

Un coup de Zeus?

Un doute sur lequel Jean-Claude Schweizer, avocat d’une partie des plaignants, a ironisé. «Lorsqu’on parle d’un doute, ce n’est pas n’importe quel doute. Sinon, on peut dire que c’est la foudre de Zeus qui a mis le feu à la maison!», a-t-il lancé, concluant à la solidité de l’enquête et à la culpabilité de la prévenue.

La condamnation a été actée peu avant midi, lorsque le juge Pierre Cornu a détaillé le dispositif du jugement. Seule différence avec celui de première instance, le fils des propriétaires de l’une des maisons brûlées, n’habitant pas l’immeuble, ne recevra plus de compensation pour tort moral. Pour le reste, la prévenue devra prendre en charge les coûts de la procédure d’appel. Soit quelques milliers de francs.
 

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