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«Mathilde», femme impudique

26 nov. 2007, 12:00

La petite taille du théâtre de La Tarentule, à Saint-Aubin, le teinte d'une chaleur particulière. Pourtant, le prologue de «Mathilde» - pièce écrite par Véronique Olmi et interprétée par la troupe A3 - perturbe ce cadre idyllique. Le spectateur comprend immédiatement qu'il demeure un malaise lorsque Mathilde rend visite à Pierre, son mari. Enfermée durant trois mois pour cause de détournement de mineur avec un môme de quatorze ans, Mathilde se retrouve nez à nez avec son homme légitime. Trompé, Pierre est désemparé. La rencontre rend l'atmosphère glaciale.

Le metteur en scène Denis Perrinjaquet a choisi cette œuvre parce que le «désir de faire bouger la société» le préoccupe. Il aime exposer «le public face à sa propre réalité». «Mathilde» parle d'un couple a priori banal. Lui, cancérologue, réservé. Elle, écrivain, émancipée. Cela fait treize ans qu'ils sont mariés, mais Mathilde n'a pas encore eu l'occasion de goûter à la joie de l'enfantement.

Pierre lui reproche d'avoir gâché sa vie pour un moment de désir. Son épouse s'est éprise d'un gosse dans le but d'assouvir sa frustration alors qu'elle a plus de quarante ans. Elle en avait marre d'être la femme du docteur. Et pas tout simplement femme. Elle recherche la plénitude de son être ou plus simplement l'amour. Le dialogue qui découle de cet acte illicite joue avec les tonalités. La verve des comédiens n'a pas laissé les spectateurs de marbre. Jacques Reift évoque un homme pathétique, désespérément amoureux de sa femme. Alors que Laurence Fankhauser s'approprie un personnage impudique qui ne se reproche rien. Emouvant.

«Un message d'espoir au couple d'aujourd'hui», conclut Denis Perrinjaquet. /phb

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