Pas vraiment, même si c'est bien cet étau qui avait conduit, pour cette année, à la fermeture de l'ensemble de l'institution le lundi (maintenue) et à celle de la lecture publique le matin. Avec 4,2 millions de francs de charges totales, la BPU devrait, en 2007, dépenser environ 13.000 francs de moins que cette année. «Ça nous fait un budget austère mais acceptable», déclare Michel Schlup, le directeur, qu'on sent plus serein qu'il y a un an. La subvention communale s'élèvera à 2,8 millions de francs. la subvention cantonale à 1,4 million.
Un budget acceptable? Heureusement que la BPU dispose de financements extrabudgétaires. «Regardez par exemple le poste entretien et restauration des collections. Certes après le plongeon à 4000 francs pour cette année, il remontera à 10.000 francs. Mais des milliers de documents mériteraient une restauration. Et la restauration d'un manuscrit médiéval peut grimper à 30.000 francs. Dès lors, nous puiserons quelque 40.000 francs par an dans le fonds Labhart, et ce pendant quelques années.»
En fait, constate le directeur, «tous les 'petits luxes' que s'offre la bibliothèque, y compris les expositions, sont payés par des prélèvements dans des réserves ou des fonds, ou par des financements extérieurs».
Mais quatre heures d'ouverture supplémentaires par semaine pour la section la plus fréquentée de l'institution - 96.480 entrées à la lecture publique en 2005 - ne relève pas du luxe. «Les bibliothécaires ont notamment constaté un rush en lecture publique le mardi après-midi. Ça devenait difficilement gérable. Nous avons donc décidé de lâcher un peu de lest. Mais ça ne nous coûtera pas un sou de plus en frais de personnel. Simplement, durant ces ouvertures matinales, des collaborateurs viendront travailler au prêt au lieu de le faire à l'arrière.»
Michel Schlup relève d'ailleurs que la légère réduction des charges totales de la BPU par rapport à cette année proviendra surtout d'économies de personnel. Economies induites en particulier par le fait que la BPU applique, en cas de départ de collaborateurs, la règle des six mois de carence avant de les remplacer.
Michel Schlup constate d'ailleurs que la BPU n'a pas attendu, pour «faire mieux avec moins», que les collectivités qui la subventionnent brandissent ce slogan à tout bout de champ: son budget baissera l'an prochain pour la quatrième année consécutive et se tiendra à peine au-dessus des chiffres de 1993. «Nous avons, depuis le début des années 1990, jugulé nos charges de fonctionnement. Nous avons par exemple initié la création du réseau cantonal des bibliothèques, afin de faire baisser notre budget informatique. Plus récemment, nous avons fait passer de 30.000 à 10.000 francs le coût de la révision de notre comptabilité.»
Michel Schlup énonce ces montants d'autant plus volontiers qu'il ne veut surtout pas d'une baisse du budget des acquisitions. «Après, il devient extrêmement difficile de le faire remonter.» Or, le directeur l'avait souligné il y un an, une bibliothèque reste vivante surtout par ses acquisitions. / JMP