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Un vaudeville tout en énergie et en rebondissements

02 nov. 2010, 10:17

CRITIQUE - PAR TIMOTHÉE LÉCHOT

Pas commode de mener, à l'insu de tous, une double vie de famille. Dans le vaudeville «Chat et souris», une pièce anglaise de Ray Cooney traduite et adaptée au contexte parisien, un chauffeur de taxi s'épuise à empêcher la rencontre de ses deux femmes d'une part, et d'autre part du fils et de la fille qu'il a eus d'elles. Mais les gosses de quinze ans commencent à sortir. Pire, ils utilisent Internet et les messageries instantanées. S'étant plu l'un à l'autre sur un chat, ils se donnent rendez-vous, au grand dam du père polygame.

Ce vaudeville moderne dans ses thèmes, mais classique dans les schémas qu'il invoque, est joué par les comédiens amateurs de La Mouette, à Saint-Aubin-Sauges, depuis samedi dernier. Le soir de la première, à la salle de spectacles, les réactions spontanées et le rire du public étaient autant d'indices de réussite.

Dans une telle pièce, la qualité de l'interprétation et la subtilité de la mise en scène comptent moins que le potentiel humoristique du texte et l'énergie des acteurs. En ce qui concerne l'½uvre de Ray Cooney, elle se contente d'exploiter les filons comiques du vaudeville - quiproquo, grivoiserie et aggravation - sans trouver d'autres ressources. Heureusement, les rebondissements surprennent jusqu'à la dernière scène.

En ce qui concerne les acteurs, l'énergie ne manque pas - et c'est le moins qu'on puisse dire. L'excitation gestuelle et l'emportement vocal vont en s'accroissant, au risque d'étouffer le spectateur.

Mais celui-ci, bien décidé à rire, se laisse entraîner dans le tourbillon des cris et des gestes. D'ailleurs, sans la mise en scène vive et fluide de Jacques Reift, la pièce dépasserait les deux heures et lasserait sûrement. Quant au duo comique et solide que forment Pascal Sallin (le père) et Vincent Falik (son locataire parasite), il finit par attacher à force d'amuser.

Saint-Aubin, salle de spectacles, 5-6 novembre à 20h30; Lignières, salle de la Gouvernière, 20 novembre à 20h30

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