Il y a plusieurs semaines, GastroNeuchâtel avait entamé des pourparlers avec cinq poids lourds de la boisson, grands pourvoyeurs de parasols publicitaires. La démarche visait à les inciter à proposer, dès l'an prochain, une gamme d'ombrelles aux teintes claires (blanc écru) où la pub se ferait discrète, en se rangeant par exemple sur la face intérieure. Mais à l'heure de la signature, seul un minéralier vaudois était prêt à aller de l'avant, les quatre autres fournisseurs ont préféré jouer la montre.
«Un renoncement aux couleurs de la marque, ça prend du temps, tempère Claude Borel, président de la commission tourisme et accueil de GastroNeuchâtel et pilote du dossier. Je ne suis pas si surpris que les grands groupes se soient donnés du temps, car la démarche implique qu'ils produisent des parasols complètement différents». Il tient à privilégier cette voie négociée, «parce que notre objectif, ce n'est pas d'enlever aux restaurateurs la possibilité d'obtenir des parasols à des conditions financières favorables».
Les discussions avec les fournisseurs vont se poursuivre ces prochaines semaines et GastroNeuchâtel espère qu'elles finiront par aboutir à un accord de principe. «Si deux ou trois d'entre eux signent, peut-être que d'autres suivront par effet d'entraînement», dit Claude Borel. En précisant que ce «gentleman's agreement» n'entraînera aucune obligation absolue, ni d'un côté, ni de l'autre, mais GastroNeuchâtel fera tout son possible pour le promouvoir auprès de ses membres».
Ce serait, en quelque sorte, un consensus à la neuchâteloise qui se démarquerait des pratiques restrictives appliquées dans les grandes villes du pays. Zurich, Genève et la ville Berne ont purement et simplement banni les parasols publicitaires des terrasses de bistrots, tout comme le mobilier en plastique. La cité des bords de la Limmat va même très loin pour éviter que des agencements «cheap» ne défigurent ses places, rues et sites historiques: même la garniture verte, comme les bambous et les plantes en pot, est soumise à des normes.
La troisième voie lancée par les cafetiers-restaurateurs neuchâtelois pourrait être exportée dans d'autres cantons qui n'ont encore pas légiféré: la société prévoit d'en faire la promotion auprès des autres antennes de GastroSuisse. / BRE