Actuellement, le coefficient de Marin-Epagnier est le plus bas du canton. Mais la commune a mal à ses finances. Le déficit cumulé des quatre derniers exercices approche les sept millions de francs. Pour tenter d'y remédier, le Conseil général a accepté, le 22 juin dernier, à l'unanimité, la hausse du coefficient fiscal communal proposée par le Conseil communal et la commission financière. La hausse devrait s'échelonner sur les années 2007 et 2008. Le coefficient passerait de 47% à 55% du barème de référence au 1er janvier 2007. Puis, de 55% à 59% au 1er janvier 2008.
La hausse fiscale sera finalement soumise au peuple. Un référendum contre l'augmentation du coefficient fiscal vient d'aboutir. Le texte a récolté les 300 signatures requises, correspondant au 10% des électeurs de la commune.
Selon Laurent Lavanchy, le référendum est l'oeuvre d'un seul individu qui a agi sans le soutien d'un comité référendaire. «On ne connaît pas les motivations du référendaire. Il dit que c'est au peuple et pas aux élus de décider, relate le conseiller communal libéral. C'est une démarche singulière. Mais ça fait partie des aléas de la vie politique», poursuit le responsable des Finances.
Qu'adviendrait-il en cas de oui au référendum contre la hausse fiscale? «C'est une mauvaise éventualité. On espère que nos concitoyens seront responsables aux urnes. Sinon, il faudra appliquer des mesures urgentes au budget 2008, prévient l'élu libéral. On devra geler les investissements en cas de refus. Et stopper les subventions aux sociétés locales. Il y aurait des diminutions un peu partout. Aussi au niveau des salaires des employés communaux», prévoit Laurent Lavanchy.
S'agissant des comptes communaux, un bilan intermédiaire au 30 juin 2006 fait état de «dépenses globalement bien maîtrisées, de recettes sur les personnes physiques correspondant aux prévisions, et de recettes sur les personnes morales légèrement en retrait.»
Le Parti socialiste de Marin-Epagnier a réagi hier, notant qu'une remise en question de la hausse fiscale «remettrait en question de nombreuses et fondamentales prestations que la commune sert actuellement dans les domaines culturels, sportifs, sociaux et du personnel administratif.» Il fera campagne contre le référendum et pour la hausse du coefficient fiscal.
La votation populaire sur le référendum aura lieu vraisemblablement le 29 octobre prochain. «Plus tôt, ce n'est guère possible! Plus tard, il y aurait collision avec la votation fédérale, explique l'élu de Marin-Epagnier. Il y a des risques mais on a bon espoir de faire entendre raison», conclut-il. Les Marinois auront le dernier mot sur cet épineux sujet. / BWE