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Les esprits s'échauffent autour de la Grande Salle

Depuis 2003, la Grande Salle est fermée pour des raisons de sécurité. Sa vétusté l'avait rendue dangereuse. Des travaux y ont commencé il y a un an pour en faire un vrai lieu culturel. Le 29 décembre, ils devraient être terminés. Certains en doutent beaucoup et s'en inquiètent vivement. Quel joli village, Colombier! Si mignon, si paisible, que jamais on n'imaginerait qu'il puisse être l'épicentre d'un petit drame local. Erreur! Au c?ur de la bourgade se niche la Grande Salle, un vieil édifice répertorié datant de 1870 dont la transformation en centre culturel attise les passions.

27 oct. 2007, 12:00

Le retard que prend le chantier, commencé il y a une année, suscite en effet énervements et polémiques. «La Grande Salle doit être prête le 15 décembre. Vu l'état des travaux, elle ne le sera pas!», déclame Alfred Zehr, secrétaire et caissier de l'Association des Amis de la Grande Salle.

«Pierre Steffen, l'architecte responsable de la restructuration de la bâtisse, a d'abord annoncé qu'il en aurait terminé en septembre de cette année. Puis en octobre. Puis en novembre. Jusqu'ici, ces dates butoirs n'étaient connues que par un petit cercle d'intimes. Mais récemment on a claironné, urbi et orbi, que tout serait terminé le 15 décembre. Et que le 29 décembre y sera déjà jouée une pièce de théâtre. Je le répète, à mon avis, on ne sera pas prêt à temps. Mais je ne demande qu'à me tromper. Et même à offrir du champagne à mes détracteurs le soir de l'inauguration officielle fixée au 18 janvier!»

Jean Erard, conseiller communal en charge des bâtiments à Colombier, avoue lui aussi se demander si le 29 décembre on pourra, comme prévu, ouvrir le lieu au public. «Quand je vois ce qu'il reste à faire, je suis également saisi par le doute. Mais j'ai opté pour une attitude optimiste. Je prends connaissance chaque jour de l'avancement des travaux.» Il confie cependant au passage subir quelques pressions pour que les délais soient tenus.

Des pressions, lesquelles? Certains membres de l'Association des Amis de la Grande Salle sont à cran pour des raisons financières. C'est le cas par exemple d'Anne-Lise Tobagi, codirectrice de la compagnie théâtrale La Colombière, qui reconnaît appeler quasi quotidiennement Jean Erard pour s'informer des progrès de l'entreprise en cours. «J'ai écrit une pièce sur Isabelle de Charrière. Elle va être jouée le 29 décembre. Et le début des répétitions est programmé au 15 décembre. Date à laquelle il faut donc impérativement que les travaux soient terminés. J'ai engagé beaucoup de frais dans le cadre de cette création scénique! Vous rendez-vous compte que la scène n'a pas encore été montée? Que les 300 places en gradins n'ont, elles non plus, pas encore été installées!»

Mais loin d'elle l'idée de montrer du doigt les autorités de Colombier: «Force est de constater qu'elles ont une réelle volonté de faire évoluer le chantier au plus vite.»

Pour calmer les esprits échauffés, le maître d'?uvre, Pierre Steffen, a souvent déclaré autour de lui: «Il a beaucoup plu cet été. Laisser sécher la maçonnerie a nécessité du temps.» Une excuse qui ne convainc guère Alfred Zehr: «Elle a vraiment bon dos la météo! Je suis plutôt de l'avis qu'il n'a pas bien mesuré à quel point la salle était en mauvais état. Les ouvriers vont de surprise en surprise. Parfois ils percent et 30 centimètres de mur tombent parce que rien ne tient. L'architecte répond toujours qu'une fois les échafaudages enlevés, le chantier aura l'air bien plus avancé qu'il n'y paraît?»

Incriminé, Pierre Steffen rétorque avec sang-froid: «Les ouvriers se sont effectivement trouvés devant de mauvaises surprises dues à la vétusté de la salle. En voulant fixer des équipements aux murs, ils se sont retrouvés devant de la caillasse qui s'effritait comme du cake. Mais que les gens cessent de flipper. Je persiste et signe: le 15 décembre la Grande Salle sera prête!» / SFR

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