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Le nectar qui fascine Paris

Une demi-douzaine de journalistes français ont visité jeudi les champs d'edelweiss de Bruson, en Valais, où sont cultivées les fleurs qui servent à la fabrication d'une liqueur neuchâteloise. L'étoile d'argent est à la mode! «Des champs d'edelweiss, je ne savais même pas que ça existait! Je suis impatient de voir à quoi ça ressemble.» Confortablement installé sur une terrasse du Châble (VS), Alain Sarraute, journaliste pour «Le Figaro», déguste un parfait mocca flambé à l'immortelle des neiges. «Moi, j'ai tout de suite été séduite par l'idée de découvrir cette fleur en culture. Je pensais qu'on ne la trouvait qu'à l'état sauvage», ajoute Coumba Biop, du magazine «Gala».

02 juil. 2006, 12:00

Jeudi, une demi-douzaine de journalistes français ont investi le Valais pour percer le mythe des edelweiss, ces fleurs qui, depuis une année, servent à la fabrication du fameux nectar «Edel'eis» inventé par les Neuchâtelois Christian Borel-Jaquet et Stéphane Keller (notre édition du 9 février 2006).

Première étape de la visite: le restaurant de la Tsâna, au Châble, qui propose fondues, entrecôtes flambées et desserts à la liqueur d'edelweiss. «Que pensez-vous de ce cocktail?», s'enquiert Charles-Albert Fellay, patron de l'établissement, en tendant aux Parisiens une boisson laiteuse recouverte d'une mousse blanche. «Je viens de l'inventer et je lui cherche un nom!» «Pourquoi pas «Edel'neige»?», propose Coumba Biop, idée qui semble plaire à Thierry Grès, reporter pour RTL.

«Au début, les gens nous prenaient pour des rigolos avec notre liqueur!»

Son cocktail en main, le restaurateur valaisan explique qu'il a toujours rêvé d'associer un produit original à son établissement. «Depuis le début, notre carte est décorée par un edelweiss. On a même tenté de sécher, de faire macérer et de distiller la fleur pour l'utiliser dans nos spécialités. Mais sans succès, malgré de nombreux contacts avec des chimistes! Puis un jour, les Neuchâtelois Stéphane Keller et Christian Borel-Jaquet sont venus manger chez moi, par hasard. Et ils nous ont apporté le produit qu'on cherchait à obtenir depuis belle lurette! Aujourd'hui, les gens font des kilomètres pour notre fondue pur chèvre à l'edelweiss.»

Il est 14 heures. L'intérêt de la tablée se porte sur un emballage pastel: le chocolat Villars fourré au mystérieux nectar neuchâtelois, lancé en Suisse en novembre et sur le point d'être commercialisé en France. Les boîtes de douceur sont englouties en moins de deux. Puis les hôtes, rassasiés, partent pour le domaine expérimental de Bruson, où se trouvent les fameux champs.

Au loin, un duvet ouaté se dessine, tache énigmatique au milieu des herbes vertes. «Comme c'est joli!», s'exclame Pierre-Yves Chupin, du magazine «Cuisine et terroirs». Les visiteurs s'avancent dans les champs, scrutant les fleurs avec fascination. «Il nous a fallu dix ans de recherche pour obtenir une variété d'edelweiss homogène, explique Christoph Carlen, docteur en agronomie. Ici, les champs se trouvent à 1100 mètres. Mais la fleur, facile à cultiver, peut être plantée entre 500 et 2000 mètres d'altitude.»

Les alchimistes neuchâtelois sont visiblement émus de constater l'intérêt des journalistes parisiens et romands pour leur produit. «C'est fou!, confie le pharmacien Christian Borel-Jaquet, de Corcelles. On est parti de rien et aujourd'hui, notre liqueur se vend dans 120 commerces suisses et est sur le point d'être commercialisée au Japon! Peu de produits connaissent un tel développement. On n'a pas refait un dixième kirsch ou une centième abricotine, mais quelque chose d'unique. Ça montre qu'il reste de la place pour l'imagination dans notre société!»

Quant à Stéphane Keller, négociant en spiritueux, il se souvient de la naissance de la liqueur: «Les gens nous prenaient pour des rigolos. Jusqu'au jour où le directeur de Villars a goûté à notre produit. Il nous a lâché un «Ça, c'est bien, parce que ça ne ressemble à rien!»

«C'était... dépaysant!»

Dernière étape de la virée valaisanne: Abricool, à Fully, à savoir la société qui produit et met en bouteille le nectar helvétique, pour une incontournable dégustation. «Châtaigne? Miel?» Le chroniqueur du «Figaro», spécialiste en gastronomie, tente d'identifier les saveurs de la liqueur. «Difficile à dire. En tout cas, c'est exceptionnel.» Un bouquet d'étoiles argentées dans les mains, Coumba Biop repart avec le sourire: «C'était dépaysant... et champêtre!» / VGI

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