Ils ont un sacré appétit, les membres de l'équipe cycliste TeamID du Landeron. Il leur en faut d'ailleurs beaucoup, car le menu est franchement copieux. Partis samedi, les six sportifs de 23 à 26 ans, effectuent la traversée des Grandes Alpes, du Landeron à Monaco en l'occurrence, soit un parcours de 815 kilomètres en cinq jours seulement. Jalonné de 18 cols - et non des moindres - le parcours représente au total plus de 19 500 mètres de dénivelé positif. Hier, le sextuor est arrivé au terme d'une troisième étape de 178 kilomètres assez éreintante - 10 heures en selle - qui l'a conduit à Valloire, en Savoie, en passant par le col de l'Iseran, le plus haut col routier des Alpes, à plus de 2764 mètres d'altitude.
«Nous avons eu toutes les conditions climatiques possibles», explique Simon Girard, le porte-parole du groupe, joint par téléphone à l'arrivée, «un violent vent de face qui nous a obligés à pédaler même dans les faux-plats descendants, de la pluie et même du soleil.»
De quoi mettre à l'épreuve les organismes les plus aguerris? «C'est dur en effet, parfois très dur. Mais l'esprit d'équipe nous soude. On monte en groupe. On rigole en grimpant, et comme ça les montées passent plus vite. Personne n'a calé, malgré les inévitables bobos, dont une tendinite. Autrement dit l'état d'esprit est capital dans ce genre d'entreprise. D'autre part l'accueil dans les stations est excellent, c'est une motivation de plus».
David et Sébastien Droz, Valentin Schild, Antoine Denis et Simon Girard sont accompagnés par un certain Nicolas Lüthi, vainqueur, notamment, de la Raiffeisen Trans 2011, champion neuchâtelois et romand de VTT en 2010, et titulaire d'un impressionnant palmarès, tant en Suisse qu'à l'étranger, y compris sur route.
Nicolas Lüthi n'est pas de trop pour entraîner les courageux du TeamID - ID comme irraisonnable destination, ce qui est bien le cas en l'espèce - une équipe il est vrai au bénéfice d'un solide entraînement, à vélo bien sûr, mais aussi en course à pied, en triathlon ou en raid aventure.
L'an passé, la bande de copains s'était attaquée à une épreuve de taille: rouler 24 heures en continu, sans relais, avec de très courtes pauses de ravitaillement, au profit du mouvement Différences-Solidaires, qui uvre à favoriser l'accès de personnes handicapées à des activités sportives adaptées.
Au final, ils avaient parcouru 540 kilomètres tout au long d'une boucle entre Le Landeron et Neuchâtel. Et aucun des six cyclistes engagés n'avait abandonné. Ce pourrait d'ailleurs être un parfait résumé de la philosophie du groupe, axée sur les défis qu'il se fixe, et qu'il a toujours relevés jusqu'ici, grâce à un esprit de compétition affûté mais surtout à la solidarité qui l'anime. En 2009, le teamID avait relié Le Landeron à Javea, en Espagne, au terme de 1700 kilomètres de route.
Des cols de légende
Toutes les étapes de ce périple 2011 font entre 143 et 182 kilomètres. Mais avec des grimpées à en avoir du mou dans les mollets: en gros 2000 mètres de dénivelé le premier jour (samedi), histoire de se mettre en jambes, 4000 mètres pour la deuxième étape (dimanche), 4500 mètres pour la troisième (hier), avec notamment les ascensions de l'Iseran et du Télégraphe, près de 4500 pour la quatrième (aujourd'hui), avec les cols du Galibier (2642), de l'Izoard (2361) et de Vars et plus de 3500 pour la cinquième demain avec en particulier le col de la Bonnette (2715). Des cols mythiques, qui pour la plupart, ont créé la légende du Tour de France.
L'arrivée à Monaco est prévue demain vers 17h30. Le retour? Par la route aussi, mais en voiture cette fois!