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Le chemin étroit restera étroit encore un moment

Pascal Sandoz a eu beau déployer l'artillerie, le Conseil général de Neuchâtel a retoqué le crédit qu'il demandait pour réaliser le plan d'alignement du chemin des Ribaudes. La Ville de Neuchâtel s'expose- t-elle dès lors à devoir dédommager le promoteur, voire à subir la tutelle de l'Etat? Le Conseil général de Neuchâtel a refusé, lundi soir, l'un des trois crédits qui lui étaient soumis dans un rapport multipack. Celui-ci prévoyait l'application du plan d'alignement frappant trois zones: rue du Rocher, rue des Deurres et chemin des Ribaudes.

04 avr. 2007, 12:00

L'extension de la rue du Rocher, en prévision de la construction d'une trentaine de logements en PPE, entre la rue de la Cassarde et le chemin du Petit-Catéchisme, n'a pas posé trop de problèmes.

Pour PopVertsSol, Blaise Horisberger a planté le décor: «L'application des plans d'alignement doit correspondre à l'intérêt général». Dans ce premier projet, cette condition est réunie, étant donnné le nombre d'appartement concernés. Le crédit de 700 000 fr. est donc acquis.

Le second projet, qui prévoit le déplacement d'un mur qui fait saillie sur la route pour pouvoir construire un trottoir rectiligne, a également trouvé grâce auprès des élus de gauche. PopVertsSol a même renoncé à son amendement à ce sujet après les explications du conseiller communal Pascal Sandoz. Le crédit de 150 000 fr. est acquis.

En revanche, le crédit de 470 000 fr. pour la réalisation du plan d'alignement au chemin des Ribaudes a donné lieu à une belle bataille gauche-droite.

Le groupe PopVertsSol voulait la peau des Ribaudes. Premier argument, lié au fait que le projet fait l'objet d'une opposition, actuellement pendante auprès du Tribunal administratif: «Il apparaît raisonnable d'attendre la décision judiciaire», a argué Blaise Horisberger. Et «où se trouve l'intérêt général, pour trois appartements (réd: en réalité quatre sont prévus)?», a-t-il lancé.

L'élu libéral Jonas de Pury s'est attaché à démontrer, longuement et force citations juridiques à l'appui, que les plans d'alignement ont force obligatoire et «n'ont pas une durée de vie limitée». Il a rappelé que la Ville avait opté, il y a longtemps, pour une densification des zones à bâtir. «L'alternative, ce serait de raser la forêt de Chaumont sur cent mètres!».

L'utilité publique n'est pas fonction du type ou du nombre d'appartement prévus, elle résulte d'un article de la loi cantonale sur l'aménagement du territoire, qui stipule que «les plans d'alignement sont déclarés d'utilité publique». Autre argument, la réalisation de l'alignement sera aussi profitable au voisinage.

Pascal Sandoz a défendu son os avec énergie. «Pour l'essentiel, il s'agit d'un dossier technique», a-t-il plaidé. C'est «une demande de crédit pour aménager une rue conformément à nos obligations légales.»

En cas de non-application, a- t-il prévenu, la Ville pourrait être «obligée de passer à la caisse pour des montants considérables». Dire non, «c'est la certitude de voir les propriétaires et l'investisseur se retourner contre la Ville. Et, a-t-il prédit «nous perdrions tous nos procès, jusqu'au Tribunal fédéral».

Refuser ce crédit reviendrait à «mettre en question la force obligatoire des plans». «Refuser ces crédits, ou un seul d'entre eux, ce n'est rien d'autre qu'un autogoal!», s'est-il exclamé.

En acceptant ce crédit, «vous vous montrez cohérents avec les engagements pris», a-t-il estimé. Et de rappeler que le projet Ribaudes avait été accepté par la commission d'urbanisme.

On peut s'opposer à un plan d'alignement, a-t-il expliqué, «au moment de la mise à l'enquête, mais pas après coup». La Ville a donc «l'obligation d'aménager les rues conformément à ce plan», qui a été dûment sanctionné par le Conseil d'Etat.

Ne pas voter ce crédit, a-t-il imagé, «c'est comme si on vous livrait un vélo sans pédale ou une voiture sans volant!».

Au moment du vote, suspense, 16 mains rejettent l'amendement, 16 l'acceptent. Au perchoir, Nicolas de Pury apporte sa voix au camp rouge-vert-rose. / LBY

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