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La transmission du «land-art» passe par une compréhension végétale

Concepteur des Jardins extraordinaires, à Cernier, Roger Hofstetter organise en août des mercredis où le grand public peut découvrir la création. Des ateliers ludiques et à messages sur les traces de l'artiste Andy Goldsworthy. Cultiver des plantes dans un nuage. La phrase ouvre déjà des horizons, mais aux Jardins extraordinaires d'Evologia, la poésie se concrétise et la toile blanche devient pépinière. «Nous avons souvent travaillé tête baissée avec beaucoup de c?ur»; depuis cinq ans, Roger Hofstetter et son équipe se jouent des frontières entre nature et geste de l'homme.

05 août 2008, 12:00

Tous les mercredis du mois d'août, le grand public peut se mettre à la cueillette de feuilles, branches et pâquerettes qui, ensemble, développent un nouveau langage. «Cela nous permet de prendre du recul et de réfléchir à l'écosystème en partant d'éléments simples comme une racine attirée par l'eau et freinée par un caillou. Il faut découvrir par soi-même, ne pas imposer.»

La semaine dernière, Roger Hofstetter réalisait une répétition générale en compagnie des jardiniers du site de Cernier avec, pour mission, poétiser une ossature cubique de fer oxydé: «La transformer en tâche verte.»

Ces journées d'action et de réflexion prennent racine dans le land-art, ce mouvement fondé en 1968 à New York, autour du texte de Robert Smithson, «La sédimentation de l'esprit: projets de la terre». Depuis, de nombreux artistes préfèrent les vastes espaces à ciel ouvert à leurs ateliers confinés. Parmi eux Christo et Jeanne-Claude, Richard Long, Andy Goldsworthy et Giuseppe Penone.

Au c?ur des jardins, Roger Hofsetter propose dans un panier tressé plusieurs livres sur le sujet, passant par le festival de Chaumont sur Loire dont la devise est «venez piquer nos idées!», jusqu'au Jardins du toucher des Salines royales d'Arc-et-Senans. Le responsable des Jardins extraordinaires résume les buts de l'atelier ainsi: «Partager des éléments végétaux et les mêler à un milieu urbain.» Créer à l'extérieur devient toute une philosophie, à Cernier, on s'inspire en déglutissant une gorgée de jus de pomme artisanal fabriqué sur le site et surtout on ne pose pas sa semelle n'importe où: «Les jardiniers japonais se font fabriquer des chaussures spécialement pour ne pas blesser la végétation», explique Roger Hofstetter. En comprenant la hiérarchie naturelle, la petite section ou la grande section d'une branche, cela amène un nouveau regard sur les êtres humains, le paysagiste en est convaincu. «Les mentalités doivent changer. Au lieu de goudronner systématiquement, on peut planter un ou deux arbres.» Un tronc, des guirlandes de feuilles tenues avec des cure-dents, des branches posées avec une jolie sauvagerie ornementale composent les secrets d'un paysage imaginaire. /ACA

Atelier Land-art, tous les mercredis d?août entre 9h30 et 17 heures. Coût: 100 francs avec repas. Inscriptions au 079 675 78 49
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