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La momie est de retour pour animer le musée d'ethnographie de Neuchâtel

Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel organise une conférence et des ateliers pour enfants autour de sa momie, qui a été analysée sous toutes ses bandelettes.

09 avr. 2018, 18:17
Nakht-Ta-Netjeret est arrivé à Neuchâtel en 1838 et vient d’être réintégré à la collection.

Elle est enfin rentrée à la maison. Partie se faire inspecter au scanner par l’Institut de médecine légale de Zurich en 2015, la momie du Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) est de retour depuis novembre, avec quelques secrets en moins.

Pour célébrer la réintégration de cet objet phare de la collection permanente, le MEN organisera prochainement plusieurs ateliers pour enfants et une conférence. Cette dernière sera donnée jeudi 19 avril par Isadora Rogger, conservatrice adjointe des collections de l’Egypte ancienne du MEN. La spécialiste y détaillera l’histoire rocambolesque de Nakht-Ta-Netjeret, nom du défunt momifié, ainsi que les découvertes récentes le concernant.

Pour les grandes étapes de sa vie, on sait que ce monsieur est né en Egypte, près de Thèbes, en 900 environ avant J.-C. C’est ensuite James Alexandre de Pourtalès qui l’envoie à Neuchâtel en 1838, après l’avoir probablement acquise lors d’une vente aux enchères d’antiquités, courantes à l’époque. «Il n’avait pas assez de place pour la conserver à Paris», raconte Isadora Rogger.

Analyse non invasive

En 1900, l’égyptologue neuchâtelois Gustave Jéquier lui enlève ses bandelettes pour l’analyser. «Il découvre alors une inscription en hiéroglyphes sur un objet appelé scarabée de cœur. Elle indique qu’il s’agit d’un gardien de la porte du temple de la déesse Mout. Autrement dit que c’est une personne d’un rang assez élevé».

Les récentes analyses menées à Zurich ont confirmé la grande qualité de la momification. Elles ont aussi permis de révéler la présence d’amulettes à l’extérieur comme à l’intérieur du corps. 

«Le scanner permet une sorte de ‘débandelettage’ virtuel grâce auquel on peut enlever une couche après l’autre, de manière non invasive», explique Isadora Rogger:  «Le plus troublant pour nous a été de voir apparaître le visage de la momie», confie la spécialiste. Les visiteurs du musée peuvent d’ailleurs découvrir les images de ces découvertes «couche par couche» sur un écran à l’entrée du musée.

Carnet d’aventure

Nakht-Ta-Netjeret n’est toutefois pas que l’objet d’une conférence. Il est aussi au cœur d’ateliers organisés les mercredis après-midi, durant lesquels les enfants effectuent une visite du musée puis un bricolage.

La momie apparaît enfin aussi dans le tout nouveau carnet d’aventure du MEN, qui doit permettre aux enfants de 6 à 13 ans de découvrir les salles d’exposition à travers différentes énigmes.

L’ouvrage, illustré par Nicolas Sjöstedt, permet de suivre les déambulations de Nakht-Ta-Netjeret et de Mathilde, la fille de James Ferdinand de Pury, l’homme qui avait offert sa villa en 1904 pour y installer le MEN.

Si la momie du musée fait encore aujourd’hui l’objet d’une telle attention, c’est avant tout, selon Isadora Rogger, parce que de nombreuses interrogations persistent à son sujet. «Elle garde une grande part de mystère».

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