Mais ce Bevaisan a fait opposition à cette sanction. Et pour cause, puisqu'il se bat, depuis l'été dernier, pour que ces zones herbeuses soient accessibles aux promeneurs. Avec Charles Porret, un autre habitant de Bevaix, Jules Robert a constitué, en août 2007, un groupement de citoyens qui a fait part au Service cantonal des ponts et chausées de son «profond mécontentement à la suite de la fermeture des zones sises sur la chaussée nord de la RN5, à Bevaix».
Ces citoyens estiment que «rien de logique ne s'oppose au libre accès de ces lieux aux promeneurs. Ces zones permettent une promenade agréable sans risques et sans nuisances. Il n'y a pas de conflit possible avec des joggers, cyclistes, forestiers ou agriculteurs. On peut, de plus, s'y rendre à pied. et les propriétaires de chiens peuvent y laisser s'ébattre leurs compagnons sans problème».
Dans un courrier daté d'octobre dernier, les Ponts et chaussées répondent aux signataires qu'accepter le public sur cette dalle poserait un problème de sécurité, la clôture étant insuffisante. Le service cantonal précise aussi que cette bande est considérée comme une zone de compensation écologique et n'est donc pas prévue pour des activités humaines.
Les Ponts et chaussées admettent toutefois ne pas connaître la position de la commune de Bevaix. «Au cas où celle-ci serait favorable à un accès public, elle devrait assumer l'entretien et la sécurité de cette surface. Son avis nous est donc nécessaire avant d'entreprendre des démarches auprès de l'Office fédéral des routes (Ofrou) qui devrait donner son aval.»
Pas satisfait de cette réponse, le groupement de citoyens s'est alors adressé à Fernand Cuche. Le conseiller d'Etat indique que «l'aménagement de zones de délassement relève des compétences communales». Or, la commune de Bevaix ne souhaite pas prendre à sa charge l'implantation de zones de promenade dans ce secteur ni leur entretien. Et Fernand Cuche d'ajouter que, depuis le 1er janvier 2008, les autoroutes sont du ressort de la Confédération.
Toute volonté de l'Ofrou mise à part, le mot de la fin revient donc au Conseil communal de Bevaix. «Nous nous heurtons aux coûts», indique le conseiller communal en charge de l'Aménagement du territoire. «Pour être conformes aux directives du Bureau de prévention des accidents, nous devrions installer une barrière de sécurité de quatre mètres de hauteur.» Et Nicolas Junod de détailler. «L'installation de ce grillage et de deux roby-bags nous reviendrait à 44 000 francs. Quant à l'entretien de la zone, il nous en coûterait au minimum 15 000 francs l'an et au maximum 35 000 francs.»
Et Nicolas Junod de conclure. «Dans une période où nous devons être attentifs à nos dépenses, nous avons refusé d'entrer en matière. D'autant que Bevaix ne manque pas de lieux verts et que certains sont même en phase d'aménagement pour compenser la construction de la tranchée semi-couverte de l'autoroute.»
En l'état, la commune a juste signalé à l'Ofrou que la mise à ban était régulièrement bafouée. «Des cadenas sont forcés, des treillis coupés et les panneaux sprayés», constate le conseiller communal qui ne peut, avec ses pairs, que signaler au propriétaire du lieu les actes de vandalisme commis. /FLV