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Le Conseil fédéral ne veut pas interdire les sorties pour les prisonniers

10 nov. 2011, 16:15

Les personnes internées ne devraient pas se voir refuser d'emblée toute possibilité de congé ou de «sortie». Le Conseil fédéral tient à garder une certaine marge de manoeuvre pour juger de la dangerosité d'un détenu.

L'interdiction pure et simple est réclamée par la conseillère nationale Natalie Rickli. L'UDC zurichoise rebondit sur l'affaire d'un dangereux détenu de la prison de Gorgier qui avait faussé compagnie à ses gardiens lors d'une sortie puis s'était rendu quelques jours plus tard aux gendarmes dans le Jura vaudois.

Dans la pratique, il est très rare qu'une personne internée bénéficie d'un allégement dans l'exécution de sa peine, souligne le gouvernement dans sa réponse publiée jeudi. Aucun assouplissement n'est d'ailleurs possible pour les internés à vie, en raison de leur caractère extrêmement dangereux pour la collectivité.

Quant aux internés «normaux», on part de l'idée qu'ils pourront un jour être libérés. Un examen régulier et approfondi de leur dangerosité est donc indispensable. Un tel pronostic est ardu et n'est pas infaillible, reconnaît le gouvernement.

Expériences nécessaires
Les méthodes utilisées suivent l'évolution des connaissances et il n'est pas possible de prédire avec une garantie absolue le comportement social d'une personne. Autorités et spécialistes doivent donc pouvoir aussi s'appuyer sur les enseignements tirés des allégements accordés dans l'exécution d'une peine, pour lesquels des conditions de sécurité maximales ont été prévues.

Les deux principaux critères appliqués pour établir la nécessité d'un internement sont la dangerosité du condamné et la possibilité de lui faire suivre une thérapie efficace. L'internement ne se justifie qu'aussi longtemps qu'il existe une forte probabilité que l'auteur commette à nouveau un crime grave et qu'il n'existe pas de thérapie pour réduire sa dangerosité, rappelle le Conseil fédéral.

Le rapport sur la fuite du détenu de Gorgier a quant à lui révélé toute une série de défaillances: imprudence et légèreté des autorités, mauvaise appréciation du risque présenté par le détenu et collaboration lacunaire entre Berne et Neuchâtel. /ats

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