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Laurent Pheulpin, ou l'?il qui brise les règles

27 mars 2008, 12:00

«Contrairement à la peinture, la photographie est prisonnière de la réalité. Contrairement au cinéma, elle est enfermée dans le présent». Pour Laurent Pheulpin, le photographe doit jongler avec de nombreuses contraintes. Dissident, l'artiste neuchâtelois cherche à s'exprimer en brisant les règles de son art. Il expose actuellement une série de clichés à la galerie Quint-Essences, à Bevaix.

De métier, Laurent Pheulpin est délégué médical. Un travail très, voire trop conventionnel pour lui. C'est par la photographie qu'il a choisi de s'exprimer. Il y a six ans, il commence «par hasard» à s'y intéresser. Il achète un petit appareil numérique. Ses premières prises de vue sont des paysages de vacances. Ensuite, le photographe amateur achète tout le matériel nécessaire à la création d'un studio photo. C'est le déclic. Sa nouvelle activité lui prend de plus en plus de temps. Il aligne les expositions. Son rêve? Garder un job à mi-temps et consacrer le reste de son temps à sa passion.

«La prise de vue doit se contenter d'une réalité, d'un moment précis dans le temps. Elle est également confinée dans un espace en deux dimensions», précise Laurent Pheulpin. «J'essaie de jouer avec les frontières». Il utilise des astuces pour jongler avec les règles: longs temps de pose, focalisations coniques, surexpositions... Le point commun à la plupart des images est le noir et blanc. Une lutte entre l'ombre et la lumière qui, selon lui, «fait écho aux états d'âmes du sujet, conditionnés par les effets aliénants de notre société». La lumière révèle. Son absence cache. Savamment dosée, elle explique ou raconte une histoire. La spécialité du photographe? Les séries dans lesquelles il met en scène un sujet blanc sur fond blanc, ou noir sur fond noir. «La surabondance de l'éclat peut parfois délayer le sujet, lui laisser égarer sa substance pour s'effacer derrière ses accessoires».

Par de subtiles combinaisons de lumière, les images acquièrent un sens nouveau. Avec des clichés déjantés, Laurent Pheulpin aborde de manière très critique des thèmes actuels: l'importance excessive accordée à l'apparence physique, l'isolement ou la socialisation. Intitulée «Salade de pixels», l'exposition présente des images très variées. On trouve aussi bien du portrait, des paysages urbains, des photos d'oiseaux que des images de concerts. /ade

Galerie Quint-Essence, gare de Bevaix. Jusqu?au 26 avril
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